Le Rif avait fait parler de lui pour la première fois après les attentats de 2004 à Madrid: il semblait à l'époque que pratiquement tous les organisateurs des attaques étaient liés à la ville de Tétouan, au cœur de cette région montagneuse. C'est du Rif qu'est originaire la famille de Salah Abdeslam, arrêté le mois dernier et soupçonné d'avoir organisé les attentats de Paris en novembre 2015, et de son frère Brahim — un kamikaze qui s'est fait exploser dans un café pendant les attaques de Paris. L'un des auteurs des attentats-suicide de l'aéroport de Bruxelles en mars 2016, Hajim Laachraoui, était également originaire de cette région du Maroc.
Les migrants du Maroc, de surcroît, n'ont pas tous eu la chance d'accéder à un avenir prospère quand ils ont foulé le sol européen. Les années 1960 ont été marquées par un élan migratoire vers le Vieux continent — c'est d'ailleurs à cette époque que la famille Abdeslam a déménagé en Belgique — mais il n'a pas donné une vie meilleure à tous ceux qui la cherchaient hors de leur pays. Le déclin économique qui a frappé la Belgique dans les années 1970 a sérieusement affecté la vie des migrants marocains, qui ont été nombreux à perdre leur emploi. Aujourd'hui, le taux de chômage parmi les Belges d'origine marocaine ou turque atteint 40% (pour une moyenne nationale de 8% en Belgique). Selon le Pew Research Center, les musulmans représentent 5,9% de la population belge et la plupart d'entre eux sont marocains (entre 400 000 et 500 000 personnes).
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