L'économiste américain et spécialiste de la Russie, Clifford Gaddy, a supposé que la fuite des "papiers du Panama" aurait pu être organisée par les Russes, rapporte samedi le Washington Post.
M.Gaddy, qui avait travaillé dans les années 1990 comme conseiller au ministère russe des Finances, a écrit dans son article publié sur le site de la Brookings Institution que la Russie aurait pu être impliquée dans l'organisation de cette fuite, en évoquant certains arguments à l'appui de son hypothèse.
Son principal argument se résume comme suit: "Moscou n'est pas victime de la publication des documents scandaleux".
"Les papiers du Panama ne renferment pratiquement pas d'information susceptible de compromettre le président russe Vladimir Poutine. (…) En même temps, ces documents ont d'ores et déjà placé dans une situation très embarrassante d'autres dirigeants mondiaux", constate l'auteur.
Selon l'expert, le fait que peu d’Américains figurent dans les documents compromettants pourrait tout simplement signifier que ces informations auraient pu en être retirée afin d’être par la suite utilisées comme chantage.
Le Washington Post indique toutefois que l'idée de M.Gaddy manquait de logique et que bon nombre d'experts l'ont déjà qualifiée de parfaitement inconsistante.
"Il se peut qu'après de longues années d'étude des guerres d'information russes, M.Gaddy ait tendance à exagérer les menées conspirationnistes", conclut le journal.
De son côté, le Kremlin a plus d'une fois qualifié la publication des papiers du Panama d'attaque contre le chef de l'Etat russe. D'autre part, Wikileaks affirme que la publication de ces documents et les accusations visant les dirigeants russes ont été financées par les autorités américaines conjointement avec l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et la Fondation Soros.
L'International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), basé à Washington, a récemment rendu public des extraits de 11,5 millions de documents contenant des données sur des sociétés extraterritoriales (dites offshore) que la firme Mossack Fonseca a aidé à créer. Plusieurs leaders mondiaux actuels et anciens ont des comptes dans ces établissements. Les documents concernent les responsables de nombreux Etats, dont la Russie.