Certaines forces suivent de très près l'évolution du conflit dans le Haut-Karabakh, analysant son influence sur la situation au Proche-Orient, a indiqué Dmitri Medvedev dans une interview accordée à la télévision russe.
"C'est pourquoi je n'exclus pas des facteurs extérieurs, susceptibles d'influer sur ce conflit (…) Il s'agit sans doute, entre autres, du facteur turc, et la Turquie a déjà exposé sa position", a déclaré le chef du gouvernement russe.
Et d'ajouter que les déclarations d'Ankara étaient pour le moins préoccupantes.
En effet, la Turquie, qui a toujours été l'alliée fidèle de l'Azerbaïdjan, a déclaré dimanche par la voix de son président, Recep Tayyip Erdogan, qu'elle soutiendrait Bakou "jusqu'au bout".
"Au lieu d'appeler au calme, à la reprise des négociations, de tels propos sont tenus qui jettent de l'huile sur le feu", a regretté le premier ministre.
Selon M.Medvedev, il vaut mieux laisser le conflit gelé du Haut-Karabakh dans son état actuel plutôt que de tenter de le résoudre rapidement au prix de vies humaines.
"Il vaut mieux que la situation actuelle se maintienne pour éviter une effusion de sang (…) Le principal consiste aujourd'hui à se calmer, à arrêter les tirs, à déclarer un cessez-le-feu et à revenir à la table des négociations", a souligné le premier ministre.
Gelé depuis des décennies, le grave conflit du Haut-Karabakh est en passe de dégénérer rapidement. Dans ce contexte, les propos tenus par le président turc Recep Tayyip Erdogan sur un soutien inconditionnel d'Ankara à Bakou manquent singulièrement de "retenue" et sont qualifiés par des analystes de très surprenants, voire choquants.
Les autorités arméniennes et azerbaïdjanaises, si elles se rejettent mutuellement la responsabilité de la violation du cessez-le-feu, déclarent ne pas concevoir de solution autre que politique à ce conflit.