Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec les leaders arménien et azerbaïdjanais le 5 avril. Ensuite une série de rencontres bilatérales a été lancée entre les responsables russes, arméniens et azéris. Serguei Lavrov a été jeudi en visite à Bakou où il rencontrait le président Ilham Aliyev. Selon le leader de l'Azerbaïdjan, la trêve est devenue possible notamment grâce aux efforts de la Russie.
« Votre visite est sans doute une occasion d'aborder la problématique bilatérale. Nous sommes très contents de voir comment nos relations se développent. Ce sont des relations de haut niveau, de partenariat stratégique qui englobe presque tous les domaines. La Russie et l'Azerbaïdjan sont deux amis, deux voisins, nous sommes très attachés à ces relations et cherchons à les renforcer et à les développer. Comme on sait ces derniers jours dans la zone où les forces sont en contact, a eu lieu une escalade impliquant des victimes humaines et cela suscite, bien évidemment, une inquiétude aussi bien dans le monde que dans la région et chez l'opinion publique. La Russie a une fois de plus pris l'initiative et avec la médiation de la partie russe un accord sur un cessez-le-feu a été trouvé. Nous estimons que c'est le seul moyen d'éviter une escalade dans la région. Nous sommes déterminés de poursuivre les pourparlers ».
Plus tard dans la journée, à l'initiative de Jean-Marc Ayrault, les ministres des AE russe et français ont discuté par téléphone de la nécessité de conjuguer les efforts pour normaliser la situation dans le Haut Karabakh.
La région était également au centre des discussions entre les ministres des affaires étrangères russe, azerbaidjanais et iranien, qui avaient programmé leur rencontre le 8 avril longtemps avant l'escalade de la violence dans le Haut-Karabakh.
Parallèlement, le premier ministre Dimitri Medvedev s'est rendu le 7 avril à Erevan. Ce déplacement avait également été inscrit à son agenda bien avant la reprise du conflit. Avant de se rendre le lendemain à Bakou, Medvedev avait assuré qu'il ne fallait pas laisser la région s'enfoncer dans la phase active du conflit. La Russie est prête, d'après le chef du gouvernement russe, à continuer de jouer le rôle d'intermédiaire.
« Cette situation est sans aucun doute une source d'une très grande inquiétude pour nous. Nous espérons que le cessez-le-feu sera respecté. Et nous espérons qu'il y aura une reprise du processus politique dans lequel on a beaucoup investi afin que ce soient les diplomates et pas les militaires qui règlent le conflit et évidement qu'il n'y ait pas de personnes tuées, ni d'infrastructures détruites ».
Le groupe de Minsk au sein de l'OSCE existe déjà depuis presqu'un quart de siècle. Les USA, la Russie et la France le président. Entre 1992 et 2005, le groupe émettait trois propositions différentes, qui devraient servir de base de négociations. Il ne s'agissait pas donc de projets de solution ni de documents conjoints. Ce format a arrangé tout le monde pendant 13 ans. En 2009, au sommet du G8 on a réanimé le 4e plan du groupe de Minsk dénommé « Principes de Madrid ». Depuis rien de neuf n'a été fait. Mais les principes adoptés à Madrid en 2009 semblent caducs. Leur efficacité, d'ailleurs, a été souvent remise en question. Certains experts vont encore plus loin en estimant que ces principes ne créent que des impasses. Des chefs d'Etat sont les seuls capables de démarrer un processus du règlement du conflit du Haut-Karabakh et à ce titre, le président Poutine donne un bon exemple. C'est notamment l'avis de Karel Vereycken, journaliste à « Nouvelle Solidarité ».
Depuis le 5 avril, le cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh est globalement respecté. Fer de lance des négociations, Moscou poursuit ses rencontres avec les représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Selon le Kremlin, le règlement définitif de cet ancien conflit n'est possible qu'à la table des négociations.
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