Сe sont les diplomates et pas les militaires qui règleront le conflit du Haut-Karabakh

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L’empreinte de Poutine dans le conflit du Haut-Karabakh ? La presse occidentale ne cesse de la chercher. Mais, comme d’habitude, il semble que leurs recherches n’aillent pas dans la bonne direction.

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Haut-Karabakh: Moscou veut de la diplomatie, pas du militaire
Après le brusque regain de violence dans la région du Haut-Karabakh depuis le 2 avril, la partie russe fait de son mieux pour réconcilier les belligérants. La solution pacifique étant, selon Moscou, la seule acceptable.

Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec les leaders arménien et azerbaïdjanais le 5 avril. Ensuite une série de rencontres bilatérales a été lancée entre les responsables russes, arméniens et azéris. Serguei Lavrov a été jeudi en visite à Bakou où il rencontrait le président Ilham Aliyev. Selon le leader de l'Azerbaïdjan, la trêve est devenue possible notamment grâce aux efforts de la Russie.

« Votre visite est sans doute une occasion d'aborder la problématique bilatérale. Nous sommes très contents de voir comment nos relations se développent. Ce sont des relations de haut niveau, de partenariat stratégique qui englobe presque tous les domaines. La Russie et l'Azerbaïdjan sont deux amis, deux voisins, nous sommes très attachés à ces relations et cherchons à les renforcer et à les développer. Comme on sait ces derniers jours dans la zone où les forces sont en contact, a eu lieu une escalade impliquant des victimes humaines et cela suscite, bien évidemment, une inquiétude aussi bien dans le monde que dans la région et chez l'opinion publique. La Russie a une fois de plus pris l'initiative et avec la médiation de la partie russe un accord sur un cessez-le-feu a été trouvé. Nous estimons que c'est le seul moyen d'éviter une escalade dans la région. Nous sommes déterminés de poursuivre les pourparlers ».

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Serguei Lavrov, a, pour sa part, souligné qu'il serait nécessaire de prendre des mesures de confiance pour régler la crise de Haut-Karabakh. « Au niveau des président, premier ministre, ministères des AE, de la défense et de l'état-major nous avons fait tout le nécessaire pour aider les parties à parvenir à se mettre d'accord sur la trêve », a déclaré Lavrov lors de l'entrevue avec le chef de l'Etat azéri. Et d'ajouter que la Russie est prête à y contribuer pour que les accords soient respectés.

Plus tard dans la journée, à l'initiative de Jean-Marc Ayrault, les ministres des AE russe et français ont discuté par téléphone de la nécessité de conjuguer les efforts pour normaliser la situation dans le Haut Karabakh.

La région était également au centre des discussions entre les ministres des affaires étrangères russe, azerbaidjanais et iranien, qui avaient programmé leur rencontre le 8 avril longtemps avant l'escalade de la violence dans le Haut-Karabakh.

Parallèlement, le premier ministre Dimitri Medvedev s'est rendu le 7 avril à Erevan. Ce déplacement avait également été inscrit à son agenda bien avant la reprise du conflit. Avant de se rendre le lendemain à Bakou, Medvedev avait assuré qu'il ne fallait pas laisser la région s'enfoncer dans la phase active du conflit. La Russie est prête, d'après le chef du gouvernement russe, à continuer de jouer le rôle d'intermédiaire.

« Cette situation est sans aucun doute une source d'une très grande inquiétude pour nous. Nous espérons que le cessez-le-feu sera respecté. Et nous espérons qu'il y aura une reprise du processus politique dans lequel on a beaucoup investi afin que ce soient les diplomates et pas les militaires qui règlent le conflit et évidement qu'il n'y ait pas de personnes tuées, ni d'infrastructures détruites ».

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La situation sur la zone du conflit du Haut-Karabakh
Le déplacement du premier ministre russe Medvedev en Azerbaïdjan répond à l'urgence de la situation. Au début de l'entrevue Monsieur Aliyev a salué des efforts opportuns de Moscou pour faire baisser les tensions dans la région. D. Medvedev espère que le cessez-le-feu mis en place ces jours se pérennise et que les parties prenantes soient capables de s'asseoir à la table de négociations.

Le groupe de Minsk au sein de l'OSCE existe déjà depuis presqu'un quart de siècle. Les USA, la Russie et la France le président. Entre 1992 et 2005, le groupe émettait trois propositions différentes, qui devraient servir de base de négociations. Il ne s'agissait pas donc de projets de solution ni de documents conjoints. Ce format a arrangé tout le monde pendant 13 ans. En 2009, au sommet du G8 on a réanimé le 4e plan du groupe de Minsk dénommé « Principes de Madrid ». Depuis rien de neuf n'a été fait. Mais les principes adoptés à Madrid en 2009 semblent caducs. Leur efficacité, d'ailleurs, a été souvent remise en question. Certains experts vont encore plus loin en estimant que ces principes ne créent que des impasses. Des chefs d'Etat sont les seuls capables de démarrer un processus du règlement du conflit du Haut-Karabakh et à ce titre, le président Poutine donne un bon exemple. C'est notamment l'avis de Karel Vereycken, journaliste à « Nouvelle Solidarité ».

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« Je pense que sur cette question la politique (de Moscou) a été extrêmement sage. C'est-à-dire Monsieur Poutine et Monsieur Medvedev se sont tout de suite manifestés pour jouer le rôle intermédiaire. Et il y en a d'autres. Il y a Monsieur Rouhani, président de l'Iran, qui s'est proposé… Il faut évidemment exiger que cette trêve qui a pu être négociée soit vraiment imposée. C'est là où la France est malheureusement est assez faible. Elle s'est trop rapprochée des pays comme l'Arabie Saoudite et de la Turquie… Je pense que le plus grand danger, c'est la faiblesse de l'Europe qui ferme les yeux sur les agissements de la Turquie… Dans la mesure où on fait confiance à Monsieur Erdogan dans la question de l'immigration, dans la mesure où l'Europe est faible face à la Turquie, la Turquie va essayer de s'imposer.»

Depuis le 5 avril, le cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh est globalement respecté. Fer de lance des négociations, Moscou poursuit ses rencontres avec les représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Selon le Kremlin, le règlement définitif de cet ancien conflit n'est possible qu'à la table des négociations.

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