En faisant chanter l'Union européenne, le président Recep Tayyip Erdogan risque de conduire son pays vers une catastrophe d'envergure que la Turquie ne pourrait supporter, écrit dans son éditorial pour le Washington Times Daniel Pipes, historien et orientaliste qui préside le centre d'analyses Middle East Forum.
Pour le moment, ce scénario marche, sous l'influence de la chancelière allemande Angela Merkel, les Européens ont fait des concessions. Mais dans une perspective lointaine, le projet d'Erdogan peut se retourner contre la Turquie, considère l'historien.
"Cette victoire peut s'avérer être une victoire à la Pyrrhus", écrit-il ajoutant que l'atmosphère créée par M. Erdogan risquait à l'avenir de diminuer, ou même de réduire à néant les chances de la candidature turque à l'UE.
La Turquie elle-même risque de se retrouver confrontée à des problèmes migratoires: en soutenant les islamistes sunnites, Erdogan favorise l'afflux de réfugiés venus de Syrie. Il est peu probable que la population locale accueille avec enthousiasme les migrants, ce qui risque de provoquer une explosion sociale dans le pays, considère l'historien américain.
"Et ce n'est que le début. Réunies, toutes ces erreurs indiquent que les problèmes qui en découlent seront encore plus nombreux", fait remarquer Daniel Pipes.