Selon M.Mason, l'Union européenne est à la recherche d'une aide dans la résolution de la crise migratoire auprès d'un pays où la censure et le despotisme s'aggravent du jour en jour: la Turquie mène une guerre contre les minorités ethniques, la police prend d'assaut le bureau du journal d'opposition Zaman, ses services secrets sont accusés d'envoyer des armes à l'Etat islamique et son armée abat un bombardier russe. Et malgré cela, Ankara espère devenir un membre de l'Union européenne.
Il y a trois ans, M.Erdogan avait toutes les chances d'atteindre un équilibre dans son pays. On pouvait supposer que les parties progressistes et réactionnaires de la société seraient en mesure de coexister pacifiquement, tandis que les Kurdes auraient des sièges dans l'opposition parlementaire, se souvient Paul Mason.
La question principale, dès lors, pour les Européens, est de déterminer si un État qui viole tous les critères d'adhésion à l'Union européenne peut espérer y entrer. La réponse est bien sûr négative. Et les citoyens européens ont le droit de connaître la vérité sur la Turquie, estime l'analyste britannique.