Après que l'UE eut demandé l'aide de la Turquie dans la gestion de la crise migratoire, elle s'est privée de toute marge de manouvre et est contrainte aujourd'hui d'attendre passivement qu'Ankara décide de son sort, écrit le journal allemand Handelsblatt.
Dans les faits, la seule solution proposée pour le moment par la Turquie est l'échange de réfugiés. D'abord, Ankara réadmettra sur son sol tous les migrants arrivés clandestinement en Europe; ensuite, enverra en UE des demandeurs d'asile syriens enregistrés en Turquie.
Or, l'Union européenne est allée trop loin pour pouvoir revenir sur sa décision. Le président turc a fait comprendre sans équivoque que, si l'Europe n'honorait pas ses conditions, il ferait tout pour aggraver la situation. Ainsi, Recep Tayyip Erdogan a menacé à plusieurs reprises d'augmenter le flux de réfugiés vers l'UE, en les expédiant par bus aux frontières européennes, est-il noté dans l'article.
Certes, Bruxelles ne peut pas corriger l'erreur commise, mais peut en tirer une leçon. "L'Europe doit exclure toute adhésion de la Turquie à l'UE et ne plus jamais compter sur son aide", résume l'auteur de l'article.