Crise migratoire: l'accord avec la Turquie risque de mal finir

© AFP 2024 Aris Messinismigrants
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Ankara réclame que l'UE supprime les visas en échange de son aide dans la lutte contre l'immigration clandestine tandis que les politiques européens ne sont pas disposés à remplir cette exigence menaçant l'Europe d'être prise au piège.

Les responsables de l'Union européenne sont préoccupés par les exigences de la Turquie en lien avec le règlement de la crise migratoire, écrit le Financial Times (FT). 

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Ankara compte sur le régime sans visa avec la zone Schengen en échange de son aide dans la lutte contre l'immigration clandestine. Le premier ministre Ahmet Davutoglu a déjà annoncé à ses compatriotes qu'ils pourraient "prendre leur passeport et aller là où ils voudraient". Les diplomates européens sont cependant convaincus que l'UE ne l'acceptera jamais. 

Un haut responsable européen a confié au FT que cette situation "finirait mal". 

Les politiques européennes sonnent l'alarme. Le président français François Hollande craint la réaction de la droite. L'ex-président Nicolas Sarkozy se dit catégoriquement contre la suppression des visas avec la Turquie. En Allemagne, cette décision suscite l'opposition de l'Union chrétienne-sociale et du Parti social-démocrate faisant partie de la coalition au pouvoir. 

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Le Parlement européen qui devra approuver la suppression de visa est en effervescence. Le président du Parti populaire européen au Parlement européen Manfred Weber voit de "sérieux obstacles" sur cette voie. Il a notamment signalé que la Turquie n'était  pas un pays répondant aux standards européens de protection des données et de coopération judiciaire.  

Pour que le régime de visa soit libéralisé, Ankara doit se conformer à 72 critères européens, dont la moitié seulement est accomplie à l'heure actuelle. 

"L'idée que la Turquie accédera facilement à la libéralisation du régime de visa est tout simplement ridicule. Ce n'est pas si facile qu'ils pensent", a commenté la source du FT. 

L'ex-ambassadeur de l'UE à Ankara Marc Piérini estime que l'UE sera prise au piège si la Commission européenne reconnaît que la Turquie correspond à toutes les exigences. Selon lui il est impossible d'imaginer que la France accepte ce marchandage cette année, un an avant l'élection présidentielle. A son avis, on ne peut pas croire un instant que les pays européens voudraient que ce processus avance. 


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