Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a exprimé mardi de vives réticences au sujet le projet d'accord entre l'Union européenne et la Turquie prévoyant de renvoyer tous les migrants vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile syriens.
"Je suis inquiet que de nombreux pays européens prennent de plus en plus de mesures pour limiter l'asile", a-t-il estimé, à l'issue d'une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Selon ce plan négocié à Bruxelles, Ankara propose d'accepter le retour de tous les migrants, y compris des réfugiés syriens, en échange d'une aide financière de trois milliards d'euros et d'une accélération des négociations d'adhésion à l'UE. En contrepartie, pour chaque demandeur d'asile ainsi renvoyé vers la Turquie, les Européens s'engageraient à "réinstaller" un réfugié dans l'UE depuis la Turquie: c'est le principe du "un pour un".
Le haut-commissaire aux réfugiés de l'Onu, Filippo Grandi, s'est dit inquiet par l'accord ébauché entre Ankara et l'UE.
"Je suis profondément préoccupé par tout arrangement qui impliquerait le retour indiscriminé de gens d'un pays à un autre et ne détaillerait pas les garanties de protection des réfugiés en vertu du droit international", a indiqué M. Grandi, cité par l'AFP, devant le Parlement européen à Strasbourg.
"L'expulsion collective d'étrangers est interdite par la convention européenne des droits de l'Homme", a souligné de son côté le coordinateur régional du HCR en Europe, Vincent Cochetel.
Pour Amnesty International, l'accord "signe l'arrêt de mort du droit d'asile en Europe".
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Опубликовано Sputnik France 10 марта 2016 г.
"Ces garanties doivent être détaillées légalement et elles devraient gouverner tout mécanisme dans lequel la responsabilité d'examiner une demande d'asile est transférée" à un pays tiers, en l'occurrence par l'UE à la Turquie, a insisté le haut-commissaire de l'ONU.
Un porte-parole de la Commission européenne, Alexandre Winterstein, a assuré mardi que "les détails qui doivent encore être affinés (…) seront évidemment pleinement conformes à la fois au droit européen et international".