La Turquie tire sur des réfugiés syriens et les expulse illégalement vers leur pays d'origine, annonce vendredi Amnesty International. Ces démarches violent ouvertement le droit international ainsi que l'accord récemment conclu entre Ankara et Bruxelles, qui prévoit le retour en Turquie de migrants et de réfugiés parvenus en Europe, estime l'ONG.
"Dans leur tentative (des autorités de l'UE, ndlr) désespérée de maintenir les frontières étanches, les dirigeants européens ont fermé les yeux sur le fait que la Turquie n'est pas un pays sûr pour les réfugiés syriens", a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale à Amnesty International.
Par ailleurs, l'ONG a constaté l'activité clandestine des passeurs à la frontière turco-syrienne, qui pour 1000 dollars aident les réfugiés à traverser illégalement la frontière.
L'UE et la Turquie ont conclu un accord controversé, censé mettre un coup d'arrêt à l'afflux de migrants vers l'Europe.
Le document prévoit le renvoi vers la Turquie de tous les nouveaux migrants qui arrivent sur les îles grecques à partir du 20 mars, y compris les demandeurs d'asile et les Syriens fuyant la guerre.
Pour chaque Syrien renvoyé, les Européens se sont engagés à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie. Ce dispositif sera plafonné à 72.000 places en Europe.
Quelque 1,2 million de migrants, fuyant pour la plupart les guerres en Syrie, en Irak et en Afghanistan, sont arrivés dans l'UE l'an dernier.