"Nous partageons une forte inquiétude à l'égard de cet accord, exprimé autrefois par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)", a déclaré le porte-parole du Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) Rupert Colville.
"Il y a plusieurs contradictions qui nous inquiètent, en premier lieu le paragraphe que stipulé que tous les migrants seront expulsés et qu’il s'agit en même temps d'une approche individuelle", a déclaré M.Colville.
Selon le représentant de l'Onu, les gens qui "sont concernés par la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et d'autres accords internationaux" ne peuvent être victimes d’"une expulsion collective et arbitraire".
A titre d'exemple, le porte-parole de HCDH a cité un certain nombre d’accords internationaux sur les Droits de l'enfant d'après lesquels "les intérêts de l'enfant doivent être respectés indépendamment de son statut".
L'accord entre Bruxelles et Ankara sur la limitation du nombre de réfugiés et de migrants arrivant sur le territoire de l'UE est entré en vigueur le 10 mars. Conformément à cet accord, tous les migrants clandestins qui arrivent en Grèce via la Turquie seront reconduits sur le territoire turc.
"Les migrants arrivant en Grèce seront enregistrés et toute demande d'asile sera examinée à titre individuel par les autorités grecques. Ceux qui ne déposeront pas de demande d'asile seront reconduits en Turquie", lit-on dans le document.
En 2015, plus de 1,25 million de migrants, pour la plupart des Syriens, des Afghans et des Irakiens, ont demandé l'asile dans les pays européens, selon les statistiques d'Eurostat.
Selon l'agence Frontex chargée de gérer la coopération opérationnelle aux frontières de l'UE, 1,8 million de migrants sont arrivés dans l'Union européenne en 2015.