"Les gardes-frontières turcs abattent des réfugiés syriens qui fuient la guerre civile en Syrie", écrit le quotidien, se rapportant à l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres.
Et de préciser: "Au moins seize migrants, y compris trois enfants, qui tentaient de traverser la frontière, ont été tués par les gardes-frontières turcs au cours des quatre derniers mois".
"L'OSDH dispose d'informations fiables concernant de telles fusillades mortelles. Ainsi, le 6 février, un homme et son enfant ont trouvé la mort aux alentours de la ville syrienne de Ra's al-‘Ayn située dans le secteur oriental de la frontière avec la Turquie. Et le 5 mars, deux réfugiés ont été abattus sur le secteur occidental de la frontière turque", poursuit le journal.
"Les réfugiés continuent de traverser la frontière même s'ils courent le risque d'être arrêtés ou tués", souligne The Times, citant un passeur anonyme.
Et de rappeler: "Cependant, les autorités turques affirment poursuivre une politique de frontières ouvertes destinée aux Syriens menacés d'un danger grave et imminent".
"Tous ces morts, poursuit le journal, mettent à nouveau en cause l'accord signé il y a douze jours entre la Turquie et l'Union européenne (UE), selon lequel la Turquie est censée être considérée comme un "tiers pays sûr", où les réfugiés sont en mesure de se rendre sans courir le risque d'être persécutés", relève le quotidien en guise de conclusion.
Cet accord, vivement contesté par les humanitaires, prévoit le renvoi en Turquie de tous ceux arrivés irrégulièrement à partir du 20 mars en Grèce, y compris les demandeurs d'asile syriens, sauf pour les personnes jugés éligibles à une protection spécifique, Kurdes par exemple.
La Russie et les États-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivent néanmoins.