On reproche notamment à la Belgique de ne pas avoir échangé des informations avec d'autres pays, rapporte le magazine américain Foreign Policy.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté ses condoléances sur son compte Twitter juste après les attentats du 22 mars, en ajoutant que le peuple turc "partageait la douleur du peuple belge". Un jour plus tard, il a néanmoins souligné qu'Ankara avait donné des informations à Bruxelles sur Ibrahim El Bakraoui, un des kamikaze qui s'est fait exploser à l'aéroport de Zaventem.
Ibrahim El Bakraoui, soupçonné d'être en contact avec le groupe terroriste État islamique (EI ou Daech) en Syrie, a été expulsé par les autorités turques durant l'été 2015.
"Un des auteurs des attentats de Bruxelles le 22 mars a été arrêté à Gaziantep et a été expulsé", a déclaré le premier-ministre turc lors d'une conférence de presse à Ankara.
"Nous avons informé l'ambassade du Royaume de Belgique en Turquie le 14 juillet 2015 de l'expulsion d'un des terroristes. Mais la partie belge l'a laissé partir, malgré cette expulsion", a-t-il ajouté.
El Bakraoui, qui a été arrêté dans la province de Gaziantep, dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne, a été expulsé aux Pays-Bas, pays depuis lequel il a pu se déplacer dans toute l'Union européenne. La Turquie affirme qu'elle a prévenu les Pays-Bas et la Belgique du danger.
Le premier ministre français Manuel Valls a également souligné le 23 mars que l'avenir de l'Union européenne dépendait de l'échange d'informations entre les États.
"Si l'UE est mal en point, c'est parce qu'un grand nombre de propositions ne débouchent sur rien. Il y a urgence à renforcer le contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne. C'est ce que propose la France depuis des mois. Dans les années à venir, les pays-membres de l'UE devront investir dans leurs systèmes de sécurité", a déclaré le Premier ministre français.
Thomas de Maizière, ministre allemand de l'Intérieur, a pour sa part constaté que l'UE devait immédiatement améliorer l'efficacité des échanges de renseignements entre les États.
"L'objectif des attaques était un aéroport international et une station de métro située près des institutions européennes. Ces attaques ne visaient pas seulement la Belgique mais aussi notre liberté de mouvement, notre mobilité, des valeurs qui font partie de l'Union européenne, a-t-il souligné. Puis de prôner un "combat dur et déterminé contre le terrorisme".
Thomas de Maizière a ajouté que l'amélioration de l'efficacité des échanges d'informations était primordiale par rapport au respect des données personnelles.
"L'échange de renseignement entre les États de l'UE est le meilleur remède à ces attaques. Nous avons déjà des bases de données, mais elles sont séparées. A mon avis, il faut les réunir", a-t-il conclu.
Les attentats de mardi à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles ont fait 32 morts et 270 blessés, selon un dernier bilan officiel communiqué mercredi par le parquet fédéral belge. Daech a revendiqué ces attaques.