Les attentats de Paris et Bruxelles doivent servir de leçon

© REUTERS / Charles PlatiauDes soldats belges contrôlent les abords de l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016
Des soldats belges contrôlent les abords de l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016 - Sputnik Afrique
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Les attentats du 13 novembre dernier à Paris et les attaques terroristes du 22 mars à Bruxelles doivent inciter les services de renseignement de différents pays à renforcer leur coopération, estime Philippe Moureau, ancien maire de la commune de Molenbeek.

Interrogé par Sputnik sur la responsabilité du maire de Molenbeek, quartier où vivaient les terroristes ayant commis les attentats à l'aéroport de Zaventem et dans le métro de Bruxelles, Philippe Moureau a fait savoir qu'un maire n'avait pas les moyens nécessaires pour engager des poursuites pénales.

Cependant, a-t-il précisé, "ce qui est catastrophique, c'est que les gens qui ont fait sauter des bombes à Zaventem étaient également dans la liste des personnes recherchées".

"Je pense effectivement que les attentats d'abord de Paris, puis de Bruxelles, vont inciter à mieux échanger et peut être à mieux utiliser les renseignements qu'on possède et à les transmettre à des services de façon beaucoup plus large. En tout cas, on peut l'espérer vu le côté tout à fait dramatique de ce qui vient de se passer", a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

Selon lui, les services de sécurité doivent engager une coopération plus large dans la lutte contre le terrorisme, en particulier contre Daech.

"Il ne faut pas hésiter à ce que les services se parlent et se passent des renseignements. Je pense que c'est devenu tout à fait indispensable. Mais parfois c'est même un problème à l'intérieur des pays", estime l'ancien maire de Molenbeek, précisant que des services secrets "veulent garder jalousement leurs renseignements". C'est un problème auquel il faut nécessairement trouver une solution, affirme l'élu local.

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Philippe Moureau met en garde contre le risque de radicalisation de l'opinion publique.

"Évidemment, l'opinion publique est traumatisée, ce qui est bien normal après les horreurs qu'on a connues, et on sait bien qu'une population traumatisée risque toujours de partir vers l'extrême. Donc, on ne peut pas nier qu'il y ait un risque de ce genre", affirme Philippe Moureau.

Selon lui, il ne faut pas se limiter à la commune de Molenbeek, car le problème est beaucoup plus large. Ce problème réside dans la présence d'ex-djihadistes dans de nombreuses régions de la Belgique, de la France et d'autres pays européens.

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"Ce qu'il faudrait surtout faire […] c'est essayer de pénétrer ces milieux. Mais il y a aussi  toute une jeunesse qui est fragilisée et qui pourrait basculer dans ce type d'horreur dont il faut s'occuper de façon très importante à travers des dispositifs sociaux, d'enseignement, d'encadrement, d'aide aux parents qui ont parfois besoin d'être soutenus pour être plus forts par rapport à des jeunes en difficulté et des jeunes qui sont parfois tentés par ces extrémistes très dangereux", a dit l'interlocuteur de l'agence.

D'après lui, la lutte contre le terrorisme international ne doit pas s'organiser au niveau d'une commune, mais au niveau de l'ensemble du pays, voire d'un groupe de pays. Quant aux collectivités locales, leur devoir est d'aider la jeunesse fragilisée.

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