Un nouveau collisionneur plus puissant que jamais

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En février, une équipe internationale de scientifiques a lancé le SuperKEKB, le premier collisionneur depuis 2008, qui va traiter le mystère de l'antimatière. Les physiciens russes y partagent leur propre expérience de collisionneur à Novossibirsk et bâtissent des chambres à vide. Ils ont expliqué à Sputnik à quoi servira ce nouveau collisionneur.

Tout le monde a entendu parler du Grand collisionneur de hadrons (LHC) construit dans le tunnel circulaire (26,659 km de circonférence) de son prédécesseur, le collisionneur LEP, mais rares sont ceux qui ont entendu parler des autres collisionneurs. Pourtant, les collisionneurs se répartissent en collisionneurs de hadrons, dont le fameux LHC, et collisionneurs électron-positron dont fait partie le LEP, mais aussi le SuperKEKB japonais qui prendra le relais du KEKB, du VEPP-2000 et du VEPP-4 bâtis à l'Institut de physique nucléaire Budker, l'un des centres de recherche les plus importants de Russie dans le domaine de la physique nucléaire. Il se situe en Sibérie dans la ville d'Akademgorodok, près de Novossibirsk.

Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) - Sputnik Afrique
Le CERN créera le "super-collisionneur de l'avenir" selon un projet russe

En 1961, l'institut a commencé la construction du VEP-1, le premier accélérateur de particules du monde. Il a contribué à la construction au CERN du LHC, en fournissant de l'équipement et notamment des aimants.

Maintenant, les physiciens russes contribuent au projet de SuperKEKB, bâtissant des chambres à vide pour un anneau de stockage électrons–positrons. Grâce au financement japonais, les physiciens ont construit tout un plateau spécial et ont acheté des équipements pour réaliser cette tâche. Toute l'infrastructure créée restera en Russie.

Après son lancement, le 10 février, le SuperKEKB a réussi à faire circuler et à stocker un faisceau de positrons se déplaçant à une vitesse avoisinant la vitesse de la lumière à travers plus de mille aimants dans un tube étroit autour de la circonférence de son anneau principal de 3 km. Puis, le 26 février, il a réussi à faire circuler et stocker un faisceau d'électrons autour de son anneau d'aimants dans la direction opposée.

Le collisionneur de l'Institut de physique nucléaire de Novossibirsk - Sputnik Afrique
Le plus puissant collisionneur russe lancé en Sibérie

A la différence du LHC au CERN, le plus puissant accélérateur de particules, SuperKEKB / Belle II est conçu pour avoir la plus haute luminosité du monde, le plus important facteur de collision entre les particules par seconde, un facteur 40 fois supérieur à la machine antérieure, le KEKB, qui détient de nombreux records de performance d'accélération. Ainsi, le SuperKEKB sera l'accélérateur leader sur la "frontière de luminosité".

Pavel Krokovniy, docteur en sciences physiques à l'Institut de physique nucléaire Budker, a expliqué que la différence entre les deux types de collisionneurs est importante et les deux collisionneurs sont cruciaux.

Pour simplifier, le collisionneur de hadrons est semblable à des marteaux, car il fait naître des centaines de particules, dont la plupart ne sont pas utiles, alors que le collisionneur électron-positron est comparables à un scalpel, "ne faisant naître que des pairs quark-antiquark ou lepton-antilepton, et rien de superflu", a-t-il expliqué à Sputnik.

Mais a quoi servent les deux collisionneurs?

Le directeur de l'institut Pavel Logatchev a expliqué dans une interview à la Komsomolskaïa Pravda que comme il existe plusieurs voies pour rechercher de nouvelles connaissances: des collisionneurs où des particules sont mises en collision et l'observation des particules venant de l'espace c'est-à-dire l'observation du rayonnement. Quant au travail avec des collisionneurs, il existe également deux axes: le premier est l'accélération de particules quand les scientifiques regardent ce qui se produira en cas de collision et cherchent de nouvelles particules. Le deuxième est l'observation dans la bande déjà passée. Et c'est à ces fins que le SuperKEKB a été créé. Grâce à sa luminosité, il donne la possibilité d’examiner des phénomènes déjà connus mais peu étudiés à cause d'une faible productivité.

"Le nouveau collisionneur offre la possibilité de remarquer et d’enregistrer même des collisions super rares, les étudier à fond et comprendre les processus physiques qui se passent dans le micro monde. Les scientifiques déclarent ouvertement que cet engin a été créé pour résoudre des problèmes fondamentaux et d'ajouter: +Heinrich Hertz pensait lui aussi que sa découverte des ondes électromagnétiques n'aboutira à rien mais 50 ans plus tard, la radio a vu le jour…+", a fait remarquer le directeur de l'Institut de physique nucléaire Budker, Pavel Logatchev.


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