Depuis 1994, les défiles réunissent un millier de personnes, malgré les protestations assidues des organisations antifascistes locales et internationales, malgré les demandes d'un Rapporteur Spécial des formes du racisme contemporain de l'ONU… Une fois de plus, cette année les anciens de la Légion Whaffen SS ont battu le pavé de la capitale lettonne, avec un muet consentement de l'Europe.
En 2000, le gouvernement letton a abolit la journée comme journée commémorative officielle. Mais ceux qui observent chaque année un millier de personnes défiler dans les rues de Riga ne sont pas dupes: l'indulgence effroyable des gouvernements des pays avoisinants de l'Europe réunie est évidente. Ca prend de l'ampleur même.
Pour Alexandre Prokopenko, Président du Parlement des non-représentés de Lettonie le message que tentent passer les manifestant est clair:
Bien entendu, ni le Président, ni le gouvernement n'utilisent ces propos directs, mais ils sous-entendent cette opinion dans toutes leurs actions.
La preuve? Voilà: les manifestations antifascistes ne sont pas autorisées de défiler au centre-ville, on les envoie sur la périphérie. Et les descendants spirituels du nazisme, ainsi que quelques descendants directs des Légionnaires d'antan ont droit de passer en ville, sous les drapeaux d'état, et d'organiser une manifestation auprès du symbole de notre pays — la statue de la Liberté.
Cette année, les organisations antifascistes ont organisé une grande action de protestation. Ils ont fait la lecture des noms de gens qui ont péri: 400 000 personnes ont été tues par les nazis en Lettonie, dont 80 000 juifs. C'était une démarche très forte contre l'héroïsation du nazisme et le soutien gouvernemental dont elle bénéficie ».
La Russie est souvent critiquée assidument par les Pays Baltes, mais l'Europe ne lève pas sa voix contre eux… Pourtant, la, il a un prétexte très concret.
« Dans le système international du partage du travail politique, le rôle des Pays Baltes, et surtout le rôle de la Lettonie est tout particuliers. Ils doivent jouer le rôle d'un critique de la Russie, de jouer le rôle d'un chien qui aboie sur la caravane qui passe. Et ils sont récompenses par beaucoup d'indulgence. Certains dirigeant de l'Union Européenne peuvent les gronder de temps en temps, mais aucune action de ne suit les paroles ».
Pour le Père Patrick Desbois, président de l'association Yahad-In Unum et auteur du livre « La Shoah par balle », le révisionnisme vient souvent de l'ignorance:
« L'Allemagne a bâti sa démocratie en reconnaissant les crimes fascistes. Les jeunes Allemands sont obligés d'aller dans les endroits ou ont été commis des crimes de génocide. Il y a actuellement des jugements d'anciens gardes d'Auschwitz. Je crois que l'Allemagne est un modèle démocratique, et je ne comprends pas pourquoi les pays baltes ne prennent pas ce modèle-là, en reconnaissant la responsabilité de certains leurs citoyens dans le génocide pendant la Seconde guerre mondiale. Cela ne diminuera pas leur démocratie. Bien au contraire. On a l'impression que la reconnaissance de leur passe fasciste entame leur démocratie. C'est faux.
L'écrivain Marek Halter considère que l'Europe ne doit pas être indulgente:
« Il faut que l'UE réagisse. L'appelle a la haine, les appelles racistes sont condamnes par les règles de l'UE. Riga fait partie de l'UE. L'UE doit prendre les mesures et demander aux gouvernements d'interdire ce genre de manifestations. Il y a des principes en Europe et c'est autour de ces principes et ces valeurs que l'Europe s'est constituée. La solidarité, les respects des autres, la condamnation du racisme et de l'antisémitisme. Si l'Europe ne réagit pas, il faudrait organiser devant les ambassades dans tous les pays européens ».
La Russie n'oubliera jamais le prix que son peuple a payé pour la victoire à la Seconde Guerre mondiale, mais les Pays baltes tentent de spéculer là-dessus et de d'attirer les faveurs de l'Europe:
A partir du moment qu'ils ont rentre dans l'Europe, ils ont accepté les conditions aussi et l'idéologie de l'Europe. Il faudrait que l'Europe se manifeste ».
L'Ambassade de Russie en Lettonie a commenté de son côté les manifestations à Riga. « La « Journée des Légionnaires » est une insulte à la mémoire des millions d'innocents de toutes les nationalités qui ont péris pendant la guerre » — lit-on dans le communiqué diffusé par l'Ambassade.
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