Néanmoins, M. Poutine a déclaré que la Russie serait présente en Syrie tant que l'armée syrienne aurait besoin de son soutien. Ainsi, le temps de plier bagage est venu.
"Une initiative audacieuse du Kremlin"
La décision de Vladimir Poutine de retirer le gros du contingent russe de Syrie représente "une initiative audacieuse du Kremlin" visant à accélérer le processus de règlement de la crise en Syrie, indique la chaîne américaine CNN.
Après les événements en Ukraine, l'Occident ne voulait pas négocier avec Moscou, mais les actions de la Russie en Syrie ont changé la donne. Désormais, les Russes "sortent du conflit avec des pertes minimales", ce qui représente "une brillante décision tactique", rapporte The Guardian.
"Coup de tonnerre dans un ciel serein"
La déclaration de Moscou sur le retrait des forces russe de Syrie a été "un coup de tonnerre dans un ciel serein" pour de nombreux leadeurs mondiaux, constate un journaliste du quotidien suédois Svenska Dagbladet.
"Initialement, de nombreux sceptiques se sont demandés si c'était vrai ou non. Mais évidemment le président Vladimir Poutine était sérieux (…). La déclaration russe a constitué un déclic capable de contribuer au moins dans une certaine mesure à la reprise des négociations, en dépit du fait que les problèmes restent nombreux", rapporte le quotidien.
Selon Bloomberg, Vladimir Poutine donne avec son "plan choquant" un signal au président syrien et aux groupes d'opposition afin qu'ils parviennent à un consensus le plus vite possible.
"Une surprise pour les Etats-Unis"
Selon le Financial Times, la décision de Poutine a été "une surprise" pour les hommes politiques de Washington, incapables de prédire une telle démarche.
"Les critiques de la politique du président américain Barack Obama en Syrie affirment que la passivité de Washington a créé un vide stratégique par la suite rempli par la Russie", écrit le Financial Times.
Selon Fox News, "les Etats-Unis sont comme un enfant perdu dans les bois du chaos proche-oriental". Poutine a réussi à enregistrer des succès diplomatiques en Syrie. "Envers et contre tout, le président russe a réussi à inciter la plupart de la communauté internationale à accepter le président syrien. Bien que la Russie retire ses troupes de Syrie, elle continuera d'occuper une position forte dans la région, et Bachar el-Assad restera longtemps au pouvoir, même si les négociations de paix échouent", indique la chaîne.
L'initiative russe saluée par l'Iran et l'Australie
Le ministre australien des Affaires étrangères Julie Bishop a salué pour sa part la décision russe d'entamer le retrait de la majeure partie du contingent militaire de Syrie.
L'Iran, par la voix de M. Zarif, a jugé "positive" l'annonce du Kremlin.
Selon le chef de la diplomatie iranienne, cette décision montre que "la Russie n'estime pas qu'il sera nécessaire de recourir à la force pour maintenir le cessez-le-feu".
"La pression sur Assad"
Le retrait de l'essentiel des troupes russes de Syrie annoncé lundi soir par le président Vladimir Poutine va contribuer à "augmenter la pression" sur le président Bachar el-Assad, a estimé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.
"Si le cessez-le-feu peut être le signe que, après cinq ans de guerre, les partis en conflit sont enfin las de la guerre et admettent que personne ne peut gagner militairement ce conflit, alors il y a un espoir qu'après cinq ans, (…) une solution politique peut fonctionner", a ajouté le chef de la diplomatie allemande dans un texte principalement consacré aux "cinq ans de la guerre civile" syrienne qui a débuté le 15 mars 2011.
"Un rôle stabilisateur important"
La Russie "a joué un rôle stabilisateur important" dans le processus de règlement de la question syrienne, a déclaré un expert de l'Institut chinois des études internationales, Hua Liming, ex-ambassadeur chinois en Iran et aux Emirats arabes unis.
"Jusqu'en 2015, la Russie a livré des munitions et des armes en Syrie. L'année dernière, le gouvernement syrien a invité Moscou de prendre part à une opération militaire, ce qui a changé le processus de la guerre (…). Mais ce qui est le plus important, c'est que la participation de la Russie a incité les Etats-Unis et d'autres pays à entamer les négociations", a déclaré Hua Liming.