La mise en place d'un nouveau cartel pétrolier avec la Russie à sa tête pourrait modifier sensiblement l'équilibre des forces dans le monde, estime le site d'information économique OilPrice.com.
"Si ce scénario se réalise, la Russie deviendra de facto le leader parmi les principaux pays producteurs de pétrole, car elle contrôlera 73% des livraisons mondiales", constate l'auteur de l'article, Rakesh Upadhyay.
Ce processus a débuté avec la rencontre qui a eu lieu en février entre les représentants de la Russie, du Qatar, de l'Arabie saoudite et du Venezuela. Les négociations suivantes — sans doute dans un format élargi — se tiendront à la mi-mars. Si cette deuxième rencontre aboutit à une nouvelle entente entre la Russie et les pays de l'OPEP, Moscou ne tardera pas à renforcer sa position de leader.
Avant la crise, c'est l'Arabie saoudite qui donnait le ton en matière de cours du pétrole. Cependant, après la chute vertigineuse de ces cours, le rôle de la monarchie saoudienne s'est sensiblement affaibli. Depuis que la Russie a pris la tête de la lutte contre la crise pétrolière, la situation a radicalement changé.
Le média rappelle que la Russie cherche activement le moyen de renoncer aux pétrodollars. A cet effet, elle a déjà conclu des contrats commerciaux libellés en monnaies nationales. Si le nouveau cartel en gestation devient réalité, les pays qui en feront partie pourront cesser d'avoir recours au dollar.
"Dans le contexte des prix bas du pétrole, Moscou voit bien les possibilités qui s'offrent à lui et, visiblement, n'hésite pas à en profiter. Cela ne tardera pas à remodeler le paysage géopolitique de façon radicale", constate le site d'information.
La rencontre de mars ne manquera pas de retenir l'attention des capitaines du secteur pétrolier du monde entier, car ses résultats seront plus importants que n'importe quelle entente prévoyant une réduction ou une augmentation de la production de brut.