Le rétablissement des contrôles aux frontières internes au sein de l'espace Schengen comporte le risque d'un effondrement de cette zone de libre circulation sans passeport en Europe, constatent avec angoisse les analystes sur le Vieux Continent.
L'afflux incessant de migrants observé depuis l'année dernière a contraint un certain nombre de pays, tels que l'Allemagne, la Suède et le Danemark, à remettre en place des contrôles aux frontières, laissant craindre que ce symbole de l'intégration européenne s'effondre sous le coup de la plus grave crise humanitaire et politique qu'ait connu l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ainsi, de plus en plus d'Etats européens empêchent le franchissement de leur frontière, ce qui risque de perturber le fonctionnement de Schengen et pourrait se répercuter de façon dramatique sur la croissance économique en Europe, mettant en danger la prospérité du continent.
L'automne dernier, il a été décidé que 160.000 réfugiés devaient être accueillis sur l'ensemble de l'Union européenne sur une période de deux ans, mais à ce jour, seuls 600 d’entre eux ont été répartis depuis l'Italie et la Grèce, Etat en faillite qui croule sous le poids des migrants.
Force est de reconnaître que les décisions prises à l'échelle européenne ne sont pas appliquées. A ce jour, 10 des 26 pays de l'espace Schengen ont déjà instauré des restrictions à leurs frontières. Même les nations sœurs (Autriche-Allemagne, Belgique-France) se renvoient la balle ou se tournent le dos.
La mise en place de l'espace Schengen était une grande et belle idée, dont les Européens ont tous largement profité. La construction de cette Europe des libertés et des commodités, un modèle unique au monde, a été lente et difficile. Et voilà que maintenant, elle risque de s'effondrer.
Néanmoins, ce n'est sans doute par la faute de Schengen, mais des pays qui en font partie. Ils n'ont pas fait ce qu'ils auraient dû faire, soit par faiblesse, soit au nom de misérables calculs de politique intérieure, concluent les analystes occidentaux.