La Commission européenne a donné trois mois à Athènes pour remplir ces directives. Dans le cas contraire, la durée pendant laquelle un pays signataire de l'accord de Schengen pourra rétablir temporairement le contrôle sur ses frontières à l'intérieur de la zone de libre-circulation pourrait passer de 6 mois à deux ans. Les diplomates précisent que ce n'est "pas une tentative de punir la Grèce mais l'unique issue possible à la crise".
Ces prescriptions, formulées par le commissaire européen pendant la session plénière du Parlement européen, s'appuient sur le rapport de l'agence Frontex du 27 janvier, publié après une évaluation de la situation à la frontière gréco-turque. Ce dernier souligne qu'Athènes "néglige grossièrement ses obligations pour protéger les frontières extérieures de Schengen, mettant ainsi en péril l'existence de cet espace commun". La Commission européenne a approuvé mardi ce rapport, qui sera prochainement soumis à l'examen des représentants permanents de l'UE et du Conseil de l'Europe — en même temps que les recommandations pour la Grèce. Le Conseil devrait l'approuver au niveau ministériel dans les jours à venir, probablement pendant la réunion des ministres de l'Économie et des Finances du 12 février.
Ainsi, le travail des premiers postes de contrôle rétablis s'achèvera le 12 mai. En l'absence de résultat escompté dans trois mois, Bruxelles a l'intention d'engager une procédure prévue par l'article 26 du code de Schengen sur les frontières et préconiser le rétablissement du contrôle frontalier dans certaines zones de libre-circulation pour une durée de deux ans.