Un beau jour, le village bulgare de Dolno Yabalkovo, où le pain est fourni trois fois par semaine et où "ça ne capte presque pas", est devenu célèbre à l'échelle de la région grâce à un jeune homme, Dinko Valev.
Originaire de la ville d'Yambol, Dinko est devenu le héros des tabloïdes parce qu'il patrouille en quad un secteur de la frontière avec la Turquie et se flatte d'avoir arrêté à lui seul 25 réfugiés. A l'heure actuelle, il recrute des volontaires pour ouvrir une "chasse aux réfugiés".
"Il va de soi que je veux les tuer, mais eux aussi feraient de même, n'est-ce pas?", a-t-il déclaré dans une interview télévisée. Dans un entretien à la DW, il a explicité qu'à ses yeux chaque réfugié était un djihadiste.
Un politique local estime que Dinko Valev veut tout simplement attirer l'attention sur sa personne. C'est dans ce but qu'il circule en char d'assaut sur les routes de la région.
La police n'a pas encore réagi à l'idée d'organiser la "chasse aux réfugiés", mais la ministre de l'Intérieur Roumiana Batchvarova a demandé aux médias d'informer la police si de tels groupes se manifestaient.
Plusieurs milliers de réfugiés du Proche-Orient sont actuellement confinés dans la localité frontalière grecque d'Idomeni. Leur nombre ne cesse de croître en raison de la fermeture de la frontière macédonienne. La question se pose naturellement de savoir si les migrants tenteront de pénétrer en Europe depuis d'autres pays, notamment depuis l'Albanie. Ce contre quoi mettait en garde l'ex-ministre croate de l'Intérieur Ranko Osrojic.
En ce qui concerne l'Albanie, la journaliste grecque Vasso Polychronopoulos a déclaré à Sputnik que pour que les mères avec des enfants puissent franchir le pays avec ses montagnes et sentiers dangereux, il leur faudrait un accompagnateur. En plus, la mafia albanaise est aux aguets et les migrants ne l'ignorent pas.
Il a rappelé que les autorités albanaises s'étaient déclarées prêtes à accueillir, le cas échéant, 3.000 réfugiés. Il reste cependant à savoir si le gouvernement est en mesure d'assurer les conditions requises si des dizaines de milliers de personnes s'avisaient de passer par le territoire du pays de manière quotidienne.
Les interlocuteurs de Sputnik conviennent que leurs pays ne pourront pas faire face à la crise sans aide extérieure.
"La crise ne prendra pas fin si les pays de l'UE ne s'entendent pas sur la répartition des réfugiés, cela pour éviter un scénario dans lequel les gens ayant le droit à l'asile franchissent cette longue voie pour être rapatriés en fin de compte. De toute façon, le problème ne sera pas résolu tant que la guerre se poursuivra en Syrie et en Irak", conclut Idro Seferi.