Le cessez-le-feu, qui est entré aujourd'hui en vigueur en Syrie, ne pourrait être qu'une simple trêve et non la fin de la guerre, estime Alistair Crooke.
"La première question qu'il faut se poser est de savoir si les parties au conflit veulent réellement mettre un terme aux hostilités. Je pense en premier lieu aux Etats-Unis. Ne cherchent-ils pas à utiliser le cessez-le-feu pour réunir des conditions permettant d'accuser la Russie et l'Iran de poursuivre les frappes contre les groupes dits «modérés», même s'il s'agit en réalité de djihadistes?", a demandé l'interlocuteur de RT.
Selon lui, les groupes antigouvernementaux en Syrie subissent l'influence de la Turquie et, dans une certaine mesure, du Qatar et de l'Arabie saoudite. Quant aux Américains, leur influence ne cesse de diminuer.
"Dans une certaine mesure, il s'agit d'un moment d'accalmie. Voici pourquoi je pense que ce cessez-le-feu n'est pas le commencement de la fin de cette histoire, mais un nouveau chapitre", estime l'expert.
Selon lui, ce n'est pas un hasard si cette démarche a été entreprise par l'opposition armée au moment où l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe commençait à repousser l'ennemi.
"Si ces groupes ont accepté le cessez-le-feu, c'est pour pouvoir se réarmer et endiguer la progression impétueuse des forces de la coalition dirigée par l'armée syrienne. Ils veulent bloquer cette progression pour renforcer leurs positions dans les négociations. Leurs positions s'affaiblissent de jour en jour. Si l'armée syrienne parvient à prendra Raqqa, ils n'auront plus rien à mettre sur la table des négociations", a affirmé l'ancien responsable du renseignement britannique.
"Nous voyons, par exemple à Idleb, que les Kurdes syriens appuyés par les Etats-Unis se battent contre certains groupes entraînés par la CIA. Cela signifie que dans cette région située près d'Alep, des groupes soutenus par les Américains font la guerre à d'autres groupes soutenus par les Américains", a conclu Alistair Crooke.