Une déclaration du ministre américain de la Défense, Ashton Carter, a précédé cette cyber-initiative du Pentagone. Le mois dernier à Fort Meade (Maryland), au siège de l'Agence nationale de la sécurité (NSA), M. Carter a déploré que le Pentagone perde la guerre dans le domaine cybernétique en appelant à des mesures décisives visant à lutter contre l'influence négative de Daech sur Internet.
Des officiels américains qui témoignaient des réunions de M. Carter ont raconté que le ministre avait été frustré du fait que malgré son développement intensif ces dernières années, le Cyber Command (USCYBERCOM) se retrouve toujours au même point en se concentrant sur les cyber-menaces émanant de pays tels que l'Iran, la Russie et la Chine, au lieu de former une force pour perturber les communications et la propagande des terroristes.
"Vous pourriez perturber leurs réseaux de soutien, leurs réseaux d'affaires, leur propagande et les réseaux de recrutement", a déclaré James Lewis, expert en cyber-sécurité au Centre internationale d'études stratégiques, rapportant les propos de M. Carter.
Toutefois, M. Lewis a précautionné qu'en luttant contre les terroristes, les États-Unis doivent faire attention, car ils peuvent perturber des réseaux civiles ou des systèmes indispensables pour les infrastructures critiques ou d'autres nécessités publiques.
Le sous-commandement interarmées de combat Cyber Command, chargé de la sécurité de l'information pour l'armée américaine, est une unité relativement nouvelle. Créé en 2009, il n'a pas fonctionné avant octobre 2010. Dès le début, son objectif clé était la défense des réseaux militaires, qui sont attaqués des millions de fois par jour.