Cinq objectifs du président
Lors d'une réunion annuelle du ministère russe de la Défense en décembre, le numéro un russe a énuméré cinq tâches auxquelles le complexe militaro-industriel russe doit s'atteler pour l'année à venir.
Premièrement, surveiller la situation militaro-politique mondiale et introduire des précisions dans les projets du pays en matière de défense. Deuxièmement, poursuivre le rééquipement des forces armées russes et maîtriser les munitions et matériels militaires modernes. Troisièmement, renforcer le potentiel militaire des forces nucléaires stratégiques et réaliser des programmes de défense spatiaux. Quatrièmement, augmenter l'intensité de formation opérationnelle et militaire, y compris le déploiement des troupes, la création des groupes spéciaux dans les régions menacées, l'accomplissement des tâches de dissuasion nucléaire stratégique, ainsi que de défense aérienne. Et finalement, développer la coopération militaire avec les alliés et partenaires, avec ceux membres de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) en premier lieu.
L'entraînement des militaires amélioré
"La campagne des forces aérospatiales russes en Syrie est le meilleur test de leur aptitude opérationnelle et ne requiert pas de dépenses immenses du budget", a déclaré Vladimir Poutine au cours de sa grande conférence de presse annuelle.
Des tirs spatiaux attendus depuis longtemps
L'un des événements les plus attendus de l'année 2016 sera le premier tir depuis le cosmodrome de Vostotchny. En avril, la fusée Soyouz-2.1a mettra en orbite les satellites Lomonosov et Aist-2d, ainsi que le nanosatellite Samsat-218.
Par ailleurs, en juin, le cosmodrome de Baïkonour s'apprête à lancer le vaisseau spatial Soyouz MS-01, la mission est destinée à transporter trois membres de l'Expédition 47 vers la Station spatiale internationale (ISS).
De nouveaux types d'armes
L'année 2016 prévoit la réalisation du programme de soutien au complexe militaro-industriel. De nouvelles armes seront élaborées pour se retrouver ensuite entre les mains des forces aérospatiales russes, ainsi que de la marine et des forces nucléaires stratégiques.
De plus, la Russie s'attend à un printemps d'essais: deux missiles balistiques intercontinentaux seront testés, à savoir le RS-26 Roubej et le Sarmat. Le premier missile, le RS-26 Roubéj, est une arme d'une nouvelle génération censée remplacer les missiles Topol actuellement en service. Cet engin, comme le Sarmat, est équipé des systèmes MIRV (Multiple Independently targeted Reentry Vehicle) et MARV (Maneuverable Re-entry Vehicle), ce qui signifie que la tête de ce missile comprend plusieurs ogives guidées qui suivent chacune leur trajectoire lors de l'entrée dans l'atmosphère, alors que MARV est un système permettant d'éviter le bouclier anti-missile de l'ennemi.
В РВСН приходят убийцы американской ПРО
— Свободная пресса (@svpressa) 24 февраля 2016 г.
Ракета «Рубеж меняет «Тополь, а «Сармат» — «Сатану»https://t.co/WLVtNApBDv pic.twitter.com/8j2PBQ4biD
Le potentiel militaire de la marine russe augmenté
Des navires de surface vont grossir finalement les rangs de la marine russe, il s'agit en premier lieu de l'Amiral Gorchkov, un porte-avions de classe Kiev.
Фрегат #СФ «#АдмиралГоршков» в ходе заводских испытаний выполнил стрельбы по воздушным целям https://t.co/PKMmWpxD6W pic.twitter.com/46fTiFxQOf
— Минобороны России (@mod_russia) 24 февраля 2016 г.
Une série de sous-marins non nucléaires (composée de six Varshavyankas-636, code Otan: Improved Kilo) sera intégrée au sein de la flotte de la mer Noire, et quant aux bâtiments de surface, l'Amiral Grigorovic sera la première frégate du projet 11356 à étoffer la marine russe de la mer Noire.Des événements marquants aussi pour la flotte sous-marine atomique: le dernier de la série des sous-marins de classe Boreï sera mis en service par l'entreprise Sevmash et le deuxième sous-marin nucléaire d'attaque de classe Iassen rejoindra la flotte.
Rééquipement dans les airs
Les travaux de construction du bombardier stratégique Tu-160M2 se poursuivront. Le bombardier sera doté d'équipement 100% électronique à son bord, son entrée en service est prévue vers 2023. Les essais de l'avion PAK FA T-50 prendront fin. Le ministère russe de la Défense entend d'ailleurs conclure des contrats de livraison de nouveaux chasseurs MiG-35 dont les forces aérospatiales russes pourront provisoirement se servir entre 2018 et 2020.
De même, il est envisagé d'entamer la production d'un hélicoptère innovant Kamov-62 qui sera capable d'opérer dans la zone arctique en transportant jusqu'à 15 personnels.
Des missiles extrêmement nécessaires
Les forces armées russes recevront deux systèmes de missiles balistiques Iskander. En cela, les systèmes sont toujours en cours d'amélioration: quatre types de missiles aérobalistiques et un missile de croisière sont déjà conçus.
Cinq régiments de défense antiaérienne seront armés de systèmes S-400 Triumph de longue portée, et des missiles de plus longue portée sont déjà élaborés.
Les essais du système de défense antiaérien Sosna, censé contrer les attaques aériennes ainsi que les vols de reconnaissance, sont aussi prévus pour l'année 2016.
Des plateformes blindées prometteuses
Le complexe militaro-industriel russe s'apprête à procéder à la production en série de munitions et de matériels militaires. Des plateformes comme l'Armata, le Boomerang, le Kourganets, le Taïfoun ont un potentiel presque illimité de modernisation
Les essais industriels du char Armata s'achèvent en 2016, arriveront ensuite les essais au niveau de l'Etat pour finir avec l'entrée en service.
Rééquipement et unification des forces aérospatiales russes
Les forces aérospatiales russes poursuivront le rééquipement et l'unification des matériels en service. Le nombre de radars et de systèmes de défense antiaériens achetés sera réduit de 50% en raison de nouveaux radars et systèmes de défense aériens et antimissiles qui arrivent et qui sont capables de détecter un large éventail de cibles.
Ensuite, les forces aérospatiales, les premières parmi les forces armées en Russie, se serviront dès l'année 2016 exclusivement de moyens de communication digitaux, ce qui s'explique par la quantité croissante d'avions se déplaçant à une vitesse supersonique et par la nécessité de détecter de telles cibles au plus vite.
De surcroît, le rééquipement devient aussi une réalité pour les forces aériennes de Crimée. Concrètement, la péninsule recevra six nouveaux systèmes de direction d'appareils spatiaux.
Le développement du système d'avertissement d'attaques balistiques
Une double couverture radar dans certaines directions permettra de détecter les objets balistiques, spatiaux, aérodynamiques, y compris les missiles balistiques ainsi que de croisière.
Précédemment, la Russie avait annoncé avoir fermé entièrement son champ de radar pour protéger son territoire des attaques balistiques.
Un avenir radieux en matière d'exportations
A l'été 2016, les porte-hélicoptères de type Mistral, initialement destinés à la Russie, arriveront en Egypte et les équipages égyptiens seront familiarisés avec l'équipement à bord.
Les systèmes S-300 se dirigeront vers l'Iran aussi en 2016.
Ensuite, la Chine s'apprête à recevoir 24 avions multirôles russes Su-35, le montant du contrat est estimé à deux milliards de dollars, soit 83 millions de dollars par avion.
Moscou poursuit également des pourparlers avec l'Indonésie s'agissant d'un crédit préférentiel de trois milliards de dollars pour acheter des armes russes, des chasseurs Su-35 entre autres. Les Emirats arabes unis semblent eux aussi intéressés par ces chasseurs, les négociations se poursuivent.