Après avoir appris que le président serbe avait signé une loi autorisant les représentants de l'Otan à circuler librement sur le territoire du pays et leur accordant une immunité diplomatique, de nombreux partis ont déclaré qu'il fallait octroyer le même statut au Centre humanitaire russo-serbe de Nis.
Dans une interview exclusive accordée à l'agence Sputnik Srbija, Tomislav Nikolic a raconté à quel point l'octroi de ce statut était souhaitable.
"Nous avons préparé un accord prévoyant les mêmes privilèges pour le centre humanitaire que ceux accordés aux représentants de l'Otan. Cet accord nous permettrait d'équilibrer notre position et constituerait la preuve concrète de notre neutralité", a déclaré le président serbe.
Après avoir rappelé que le document portant sur le statut du centre de Nis n'avait pas été signé en octobre 2014 lors de la visite du président russe Vladimir Poutine en Serbie, Tomislav Nikolic a souligné qu'il pourrait faire l'objet de négociations lors de la visite du premier ministre russe Dmitri Medvedev qui doit avoir lieu en avril prochain.
En commentant la réaction de la Russie à la signature d'un accord avec l'Otan, Tomislav Nikolic a déclaré que "les médias serbes et russes semblaient en avoir tiré des conclusions hâtives".
"Cela dit, la Serbie estime que la réaction officielle de Moscou est très équilibrée. Tout en constatant le développement des relations entre la Serbie et l'Otan, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné qu'il espérait voir Belgrade rester fidèle à sa politique de neutralité", a indiqué l'interlocuteur de l'agence. Il a ajouté que le premier ministre serbe Aleksandar Vučić avait assuré à l'ambassadeur russe Alexandre Tchepourine que "Belgrade respecterait ce principe".
"On ne pourra les détruire qu'à l'aide de technologies dont dispose l'Otan", a affirmé le chef de l'Etat serbe.
Prié de préciser les droits et les privilèges accordés aux représentants de l'Alliance, il a indiqué qu'il s'agissait des mêmes privilèges que ceux conférés à tous les agents diplomatiques en poste à Belgrade.
"Il est aussi à noter que cet accord stipule clairement que la Serbie n'a pas l'intention d'adhérer à l'Otan", a ajouté Tomislav Nikolic.
"Je ne pense pas que quelqu'un qui souhaite l'adhésion du pays à l'Alliance puisse gagner une élection en Serbie", a conclu le président.