Alors que les Etats-Unis soutiennent une position modérée vis-à-vis de la situation en Syrie, proclamant la nécessité d'un règlement politique, les médias foisonnent de publications sur une intervention terrestre imminente d'Etats proche-orientaux. La Turquie a commencé à bombarder les positions des Kurdes en Syrie. Des centaines de soldats aux ordres d'Ankara viennent de traverser la frontière turco-syrienne et d'être déployés dans la province d'Alep. L'Arabie saoudite pourrait elle aussi introduire ses troupes en Syrie avec le soutien de la Turquie. Désormais, on apprend que Riyad examine la possibilité d'une opération terrestre dans le sud-est de la Syrie, près de la frontière jordanienne. Dans ce cas, un soutien militaire du royaume de la part de la Jordanie n'est pas exclu.
L'Arabie saoudite, de concert avec les Etats-Unis, soutient activement les groupes rebelles syriens qui combattent le régime du président syrien Bachar el-Assad. Une position aux antipodes de celle de la Russie, qui soutient les troupes gouvernementales.
A la mi-décembre 2015, Riyad a proclamé la création d'une coalition militaire islamique composée de 34 pays chargée de contrer le terrorisme au Proche-Orient. Elle comprend l'Egypte, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie, la Malaisie, le Pakistan et d'autres pays arabes et africains. Cependant, l'Iran, l'un des plus grands pays de la région, n'y figure pas.
Les forces aériennes du royaume ont, selon lui, effectué à deux reprises le 15 février des frappes contre les positions du groupe Etat islamique (Daech) près de la ville de Hassaké, au nord-est de la Syrie.
Dans le même temps, les autorités saoudiennes n'excluent pas un renversement par la force du régime d'Assad. Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir a récemment déclaré qu'il admettait la possibilité que Bachar el-Assad quitte son poste "par la voie de la force". Tout en soulignant toutefois que son pays était attaché à un règlement diplomatique.
En outre, les forces armées turques et saoudiennes procèdent à des exercices militaires conjoints de cinq jours qui ont débuté le 15 février dans la province turque de Konya.
La Turquie, pour sa part, souhaite créer à sa frontière une zone tampon de plusieurs kilomètres. Ceci permettrait à Ankara de définir la superficie des territoires contrôlés par les Kurdes. Or, la lutte contre les formations kurdes est une tâche de premier ordre pour la Turquie dans le conflit syrien, souligne le FT.