Ankara ne cesse pas d'accuser Moscou car les projets de la Turquies sont tombés à l'eau au moment où les Forces aériennes russes ont entamé une opération antiterroriste en Syrie, a annoncé l'ambassadeur syrien en Russie, Riad Haddad, dans un entretien à la chaîne de télévision russe Rossiya 24.
"Les projets se sont écroulés lorsque l'aviation russe a entamé sa mission en Syrie, c'est la raison pour laquelle ils s'affolent et accusent la Russie de bombardements de civils", a-t-il déclaré.
Il en va de même pour l'Arabie saoudite, pays qui "n'aspire pas à ce qu'on vienne à bout de Daech et du terrorisme", a-t-il poursuivi. C'est pourquoi aussi bien Riyad qu'Ankara nourrissent l'idée de lancer une intervention militaire sur le sol syrien. Pour lui, l'éventuelle intervention aura pour objectif le soutien des islamistes, dont ceux de Daech qui subit des pertes considérables grâce à l'opération militaire engagée par la Russie. Or, Damas saura résister.
"Avec nos alliés nous ferons face à cette agression, nous résisterons fermement pour défendre notre souveraineté. Parce que nous considérons que toute ingérence de forces armées (étrangères, ndlr) doit faire l'objet de concertations avec le gouvernement syrien. Dans le cas contraire, ceci constituera une violation de notre souveraineté, ce que nous ne tolérerons en aucun cas", a-t-il souligné.
Riad Haddad a reconnu ignorer les détails de l'éventuelle opération saoudienne, mais a souligné être optimiste quant à l'avenir de son pays.
"Je suis optimiste sur l'avenir de la Syrie. Ils n'obtiendront rien. Notre armée ripostera dument", a pointé l'ambassadeur.
Il s'est en outre montré confiant au sujet du retour des réfugiés syriens au pays après la fin du conflit, rappelant que la Syrie était un pays au potentiel énorme et que les autorités feraient tout pour le reconstruire.
"J'espère que tous ceux qui ont quitté la Syrie reviendront après la fin de la crise. Beaucoup de déplacés syriens ont regagné leurs villes suite à la normalisation de la situation. Je suis sûr qu'au bout du compte pratiquement tout le monde reviendra", a expliqué M.Haddad.
Et de conclure que les extrémistes ont "perdu la face": de nombreux combattants rendent les armes.
En l'absence d'un front unique anti-Daech, plusieurs forces luttent contre ces groupes djihadistes, qu'il s'agisse des troupes gouvernementales syriennes et irakiennes, de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis (qui se limite pour le moment à des frappes aériennes) et des combattants kurdes Peshmergas, ainsi que des milices libanaises et irakiennes.
Ankara et Riyad ont récemment reconnu qu'ils pourraient mener une opération terrestre contre le groupe Etat islamique. Dans une récente interview exclusive à l'AFP, le président syrien Bachar el-Assad a confirmé qu'une telle éventualité n'était pas à écarter, tout en soulignant sa résolution à poursuivre la lutte contre le terrorisme et à reprendre le contrôle de tout le pays.