L'ex-commandant de Guantanamo dans le viseur de la justice française

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Après les tentatives vaines entreprises par l'Allemagne, la Suisse et le Canada, c'est une procédure pénale française qui tente nouvelle fois de faire la lumière sur les méthodes controversées employées par l'ex-chef de Guantanamo.

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L'ancien commandant de la base militaire, Geoffrey Miller, est convoqué le 1er mars par la justice française à la suite d'une plainte d'anciens détenus français de Guantanamo, a indiqué l'avocat des plaignants, cité par France 24.

L'ex-militaire américain est accusé de "séquestration suivie de tortures" sur Mourad Benchellali et Nissar Sassi, deux plaignants enfermés pendant plus de deux ans dans le camp, alors que Geoffrey Miller était aux commandes de la prison militaire.

Il est à noter que cette convocation devant un juge d'instruction n'est toutefois pas coercitive et rien ne dit que Geoffrey Miller s'y présentera.

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"Les grands responsables civils et militaires américains refusent de rendre des comptes aux juges nationaux s'agissant des crimes internationaux ou des crimes telle que séquestration suivie de tortures" a déclaré William Bourdon, l'avocat de deux anciens détenus français de Guantanamo.

Et d'ajouter: "C'est évidemment cohérent avec le boycott par les Américains de la Cour pénale internationale, ça s'inscrit dans une logique qui est celle d'essayer d'obtenir l'immunité des fonctionnaires américains partout à travers le monde" a-t-il regretté.

Néanmoins, M.Bourdon ne compte toutefois pas en rester là et souhaite la mise en examen du général. En outre, Mourad Benchellali et Nissar Sassi ont dévoilé certaines méthodes d'interrogatoire, utilisées sous le commandement du général Miller, à savoir des postures humiliantes, l'utilisation de chiens, des interrogatoires dénudés.

Selon les deux plaignants, Guantánamo "aura connu de sombres heures sous la direction du général Miller entre novembre 2002 et avril 2004".

En outre, le nom du général Miller est également associé à la prison irakienne d'Abou Ghraib. Selon les données des défenseurs des droits de l'homme, les mêmes méthodes de tortures ont été utilisées en Irak juste après le passage du général Miller dans cette prison.

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Bien que le général Miller figure dans plusieurs rapports accusateurs initiés par le Sénat américain, il a réussi chaque fois à échapper à la justice. Il a pris sa retraite en 2006 après 34 années dans l'armée. A 66 ans, Geoffrey Miller vit au Texas et préside une entreprise de consultants.

La base américaine de Guantanamo a commencé à recevoir les suspects de terrorisme quatre mois après les attentats du 11 septembre 2001. A son pic d'activité en 2003, elle a accueilli jusqu'à 680 prisonniers qui pouvaient y être enfermés hors toute procédure judiciaire. Ils étaient encore 91 fin janvier. L'administration Obama cherche depuis 2009 à fermer cette prison controversée mais se heurte à l'opposition du Congrès.

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