Quand des étudiants américains jouent les cobayes pour les OGM

Banana
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Les chercheurs de l'Université de l'Iowa (Ouest des Etats-Unis) envisagent de relancer leur projet visant à tester les bananes OGM sur les étudiants.

Les partisans d’une "nourriture saine" considèrent les produits OGM comme potentiellement dangereux, mais les chercheurs, notamment ceux de l'Université de l’Iowa, s’inscrivent en faux, rapporte USA Today.

Il s'agit de bananes créées par un scientifique australien et contenant un gène qui doit permettre de fournir de la vitamine A aux consommateurs, en particulier africains. Selon les scientifiques, ce gène est tiré d'une autre espèce de bananes et n'est absolument pas dangereux. 

L'idée de tester ces bananes sur une douzaine de volontaires est apparue en 2014. Tous les participants à cet essai devaient se voir verser la somme de 900 dollars (811 euro).

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Cette semaine, plus de 57.000 de personnes ont signé une pétition contre ces essais, laquelle a été envoyée à l'Université de l'Iowa et à la fondation Bill-et-Melinda-Gates de Seattle (Nord-Ouest des États-Unis) qui finance le projet. 

"On demande aux étudiants de consommer pour la première fois un produit qui pourrait s’avérer dangereux", lit-on dans la déclaration des activistes qui s’opposent au projet.

Ils ont également souligné que cette expérience n'était pas transparente et que les milieux universitaires n'avaient pas réussi à obtenir des informations sur la structure de la recherche, sur les risques concomitants, sur la nature du consentement et l’accord conclu avec les étudiants ainsi que sur la généralisabilité de la recherche.

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La professeure Wendy White, responsable du projet à l'Université de l'Iowa, a confirmé que les premiers essais devaient être lancés cette année. Elle a ajouté que les détails du projet seraient, conformément à la législation, publiés avant les essais sur le site officiel fédéral. 

En 2014, l'équipe de Mme White a envoyé un courriel à l'université dans lequel elle demandait à ses services de trouver une douzaine d'étudiantes volontaires pour participer à l'expérience. Toutes ces étudiantes devaient toucher 900 dollars (811 euro) pour manger trois bananes, dont une serait génétiquement modifiée. 

Les participantes devaient avant cela observer un régime spécifique de quatre jours incluant la consommation de bananes. Elles devaient ensuite effectuer une prise de sang. Selon Mme White, 500 étudiantes se sont dites intéressée et 12 d’entre elles ont été approuvées par les scientifiques.

Wendy White a expliqué que le but de l'expérience était de fournir aux Africains un apport en vitamine A. Le déficit de cette vitamine est une des principales causes de la mortalité infantile, provoquant notamment de graves maladies infectieuses.

La banane génétiquement modifiée contient un gène qui produit une grande quantité de bêta-carotène qui se transforme en vitamine A une fois absorbée par l’organisme.

Les Ougandais ainsi que les habitants des pays voisins, dont les populations souffrent d’un déficit de vitamine A, n'aiment pas les bananes douces, qui contiennent beaucoup de bêta-carotène. C'est pourquoi les scientifiques ont décidé de créer une espèce de bananes plus en adéquation avec la gastronomie des pays est-africains et susceptibles d’être consommées de manière régulière.

En 2014, les travaux de recherche ont été ajournés à cause d’un problème d'acheminement des bananes depuis l’Australie. 

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De nombreuses organisations scientifiques internationales, notamment le Conseil international pour la science, affirment que les OGM commercialisés ne sont pas dangereux pour la santé humaine et que les risques de dissémination sont correctement contrôlés. D'autres organisations, comme le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), basé en France, estiment que les études auxquelles les organismes d'accréditation font référence sont insuffisantes, et que dans le domaine des cultures en plein champ, les précautions prises ne permettent pas d'éviter la pollution génétique de l'environnement. Elles sont relayées en ce sens par les partisans du mouvement anti-OGM.

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