L'économie du pays est au bord du gouffre, des secteurs entiers de l'industrie sont confrontés à de graves problèmes sur fond de forte dépréciation de la devise nationale. La corruption sévit dans l'administration, tandis que les citoyens assistent impuissants à l'enrichissement illicite d'hommes d'affaires corrompus affiliés aux plus hautes sphères du pouvoir. C'est un pays en pleine crise, résume le Foreign Policy, qui appelle à un "redémarrage".
Il est déjà quasi évident que le gouvernement en place ne bénéficie plus de la confiance de son peuple. Sans réformes, la crise risque de dégénérer encore davantage, souligne le journal. Cependant, au cas où l'Ukraine se déciderait à remettre les compteurs à zéro et à procéder à élire un nouveau gouvernement, la situation actuelle ne s'améliorait sans doute pas, l'Europe étant sceptique vis-à-vis de l'efficacité de telles réformes.
Le soutien des partenaires occidentaux est trop important aux yeux du gouvernement de Piotr Porochenko pour qu'il s'aventure à prendre des risques éventuels. Il sera par conséquent inutile de se bercer d'illusions et de s'attendre à des réformes et au règlement de la crise tant que la société ukrainienne ne se débarrassera pas des hommes politiques corrompus et présomptueux, conclut le Foreign Policy.
L'Ukraine est dans une situation financière catastrophique. Comme l'a résumé la ministre ukrainienne des Finances, Natalie Jaresko, quand elle a pris ses fonctions il y a un an: "Nous sommes dans une situation très difficile, avec une guerre sur une partie de notre territoire, avec 70 ans de communisme et des décennies de corruption derrière nous".
Le 18 décembre, le FMI avait mis l'Ukraine en garde contre un gel possible du programme de prêt au cas où Kiev ne tiendrait dûment pas compte de ses recommandations en adoptant le budget du pays pour 2016.