Selon les observateurs, l'attitude à prendre à l’égard de ce document pourrait constituer la première épreuve de courage politique pour le nouveau gouvernement canadien.
Or, peu de temps après leur investiture, les Libéraux ont fait savoir que le contrat avec l'Arabie saoudite ne tomberait pas sous le coup du TCA.
"Ce contrat d'exportation d'armements, le plus important document de ce genre jamais signé par le Canada, prévoit la livraison de véhicules blindés à un pays régulièrement classé par l'ONG Freedom House parmi les «pires des pires» en termes de respect des droits de l'homme", a écrit à cette occasion le quotidien Globe and Mail.
"Riyad est responsable de violations graves des droits de l'homme. Aussi est-il à craindre que les véhicules blindés fabriqués par General Dynamics ne soient utilisés pour commettre des abus contre les populations civiles de l'Arabie saoudite et de ses voisins", lit-on dans la lettre ouverte rédigée par M.Turp et ses étudiants.
Un sondage récemment effectué par Nanos Research montre que la plupart des Canadiens sont opposés à la vente d'armes à l'Arabie saoudite. L'étude révèle que six personnes interrogées sur 10 estiment que les armes ne doivent être livrées qu'à des pays respectueux des droits de l'homme.
Un journaliste de l'hebdomadaire canadien Maclean's a fait remarquer à cette occasion que le marché avec les Saoudiens "portait sur l'argent, l'emploi et le développement de l'industrie canadienne de l'armement".
"Appelez-le pragmatisme ou cynisme. Ces considérations semblent parfaitement convaincantes aussi bien pour les Libéraux que pour les Conservateurs", a conclu Maclean's.