Depuis l'adoption du mécanisme en septembre pour répartir 160.000 demandeurs d'asile depuis les pays en première ligne, la Grèce et l'Italie, les pays de l'Union européenne avancent à pas de tortue: à peine 500 personnes ont profité du système en quatre mois.
Mais les doutes grandissent sur les chances de succès du projet dit de "relocalisation" des réfugiés alors que les Etats traînent des pieds et que les passeurs font preuve d'une ingéniosité toujours renouvelée.
"Les gens (impliqués) craignent que le projet échoue. Certains perdent espoir et d'autres exploitent ce sentiment", confie un diplomate européen à l'AFP.
Plusieurs sources européennes pointent du doigt plusieurs facteurs.
Certains pays comme la France, la Belgique ou la Suède veulent prendre le temps d'identifier de potentiels jihadistes parmi les arrivants après les attentats de Paris, rapporte l`AFP.
"Ils ne veulent pas de Noirs, pas de familles nombreuses, ils nous demandent plus de sécurité", reconnaît le ministre grec de la Politique migratoire, Yannis Mouzalas, précisant que moins de la moitié des 28 ont offert des places pour les réfugiés.
Les pays d'Europe de l'Est sont les plus hostiles, selon des responsables oeuvrant à l'application du mécanisme de répartition, conçu pour venir en aide à ceux qui fuient la guerre en Syrie et en Irak.
Ainsi le Premier ministre populiste hongrois Victor Orban a décrété que "l'islam n'a jamais fait partie de l'Europe".
"C'est le jeu des reproches", déplore M. Mouzalas.
La Grèce, principale porte d'entrée depuis la Turquie, est la plus exposée.
De nombreux Etats membres craignent qu'en cas d'échec à renforcer sa frontière extérieure —qui est celle de l'Union européenne--, l'espace Schengen, eden de la libre-circulation, ne s'effondre, au moment où se multiplient les rétablissements de contrôles aux frontières.