"Aujourd'hui, on introduit des contrôles aux frontières, demain on va croire que la valeur économique de ce geste est considérable et après-demain on va se demander à quoi bon avoir une monnaie unique si la liberté de se déplacer et un marché intérieur n'existent plus", a prévenu le chef de la Commission.
D'après M. Juncker, "des risques importants" pèsent sur l'espace Schengen. "Des risques de survie, pourrait-on dire", a-t-il fait remarquer.
Actuellement, des contrôles aux frontières pour prévenir l’immigration illégale sont effectués en France, en Norvège, au Danemark, en Suisse, en Allemagne, en Autriche et à Malte. Vienne a annoncé le retour à cette pratique samedi 16 janvier. Le chancelier autrichien Werner Faymann a annoncé qu'en raison de l’afflux de réfugiés, les règles de Schengen ont été "temporairement suspendues" en Autriche.
"Chaque personne qui passe le contrôle aux frontières doit avoir une carte d'identité valide et doit la présenter à la demande des autorités autrichiennes. Et si l’UE ne le fait pas, si elle ne protège pas les frontières extérieures de (l’espace) Schengen, c’est l’existence de l’accord lui-même qui est caduque", a ajouté M. Faymann.
Selon les données actualisées de l'agence européenne Frontex, environ 1,2 million de migrants sont arrivés dans l'UE sur les dix premiers mois de 2015. Ainsi, l'Allemagne a accueilli environ 1,1 million de migrants en 2015. Près de 250.000 réfugiés y sont arrivés clandestinement. La Commission européenne a reconnu que la crise migratoire actuelle était la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale.