Les 198 photos visibles sur le site internet du Pentagone montrent pour la plupart des gros plans de lésions ou contusions spectaculaires, beaucoup moins dramatiques que les terribles clichés pris dans la prison d'Abou Ghraib en Irak.
Le Pentagone a rendu publiques les 198 photos dans le cadre d'une longue bataille juridique avec l'Aclu, une puissante association de défense des droits civiques américains.
Celle-ci se bat depuis 2004 pour obtenir la publication de 2.000 photos de torture et mauvais traitements en possession des autorités américaines.
L'Aclu, qui estime que la justice n'a condamné que les lampistes dans cette affaire, a déploré vendredi que les autorités américaines n'aient publié qu'une petite partie des photos en leur possession.
"Ces images choisies risquent de tromper le public sur l'étendue réelle des abus", a dénoncé Jameel Jaffer, directeur adjoint des affaires juridiques de l'ONG. "Elles illustrent juste une petite partie" de la "torture pratiquée par le gouvernement américain", a renchéri de son côté dans un autre communiqué Naureen Shah d'Amnesty international.
La torture "n'était pas juste le fait de quelques moutons noirs, elle était systémique et ordonnée par les plus hauts niveaux du gouvernement", a-t-elle poursuivi.
Selon un porte-parole du Pentagone, au moins une des enquêtes officielles dont sont extraites les photos publiées ont mené à une condamnation à la prison à vie.
Onze militaires américains ont été condamnés en cour martiale suite aux révélations sur les sévices à Abou Ghraib, dont Lynndie England.
Celle-ci était devenue célèbre mondialement pour des images la montrant devant des détenus entravés, menacés par des chiens ou entassés les uns sur les autres.
Elle avait été condamnée à trois ans de prison et radiée de l'armée.