A première vue, les situations semblent identiques, mais quand on les analyse plus attentivement, il devient évident que les deux pays ont été guidés par des motifs différents.
Le transport de fret sur le territoire turc a été suspendu le 31 janvier en raison de l'expiration des accords signés en 2015. D'après l'Association Internationale du transport routier (ASMAP), les nouveaux accords n'ont pas encore été signés.
D'après le directeur du département juridique au sein de la compagnie de transport ALOR, la partie russe, même si elle a introduit des sanctions contre les compagnies turques et réduit le trafic, a préservé les chances de collaboration dans le domaine des services de transport. Selon l'expert, les restrictions ne concernaient pas le trafic en transit. Notamment, la Russie a autorisé le pays à utiliser les accords de la Conférence européenne des ministres des Transports.
Les experts considèrent ces actions une manifestation de la guerre de sanctions, qui a commencé il y a déjà un an.
Parallèlement, dans la nuit du 31 janvier au 1er févier, les postes-frontières entre la Pologne et la région russe de Kaliningrad ont interrompu la circulation des camions. Sur le papier, la raison était la même qu'en Turquie: l'expiration des accords.
Mais d'après le directeur général de l'ASMAP, le vrai prétexte était le durcissement des lois russes qui visent à compliquer l'importation de frets illégaux en Russie. C'est pourquoi la plupart d'expert a tendance à penser que le litige polonais revêt un caractère économique.
Actuellement, toutes parties se figent sur leurs positions en défendant les intérêts de leurs compagnies de transport.
Si la situation en Turquie ne porte pas atteinte à l'économie russe, le litige polonais pourrait gravement affecter l'économie russe et polonaise ainsi que la prospérité européenne. Mais, d'après Margarita Gorchenjeva, directrice chargée de développement au sein de QB Finance, c'est précisément ce qui rend envisageable la conclusion d'un compromis entre les parties.