Washington a exercé une pression sur les pays de l'UE pour qu'ils prorogent les sanctions antirusses, toutefois à mesure que la situation devient de plus en plus grave, l'union commence à réaliser que c'est elle qui a perdu, estime le quotidien autrichien Kurier.
Les Etats-Unis, en insistant de la manière la plus farouche sur le resserrement des sanctions contre la Russie, montrent qu'ils seront les moins affectés par les conséquences de ces mesures. Contrairement aux citoyens respectueux des lois en Europe, les hommes d'affaires américains trouvent des failles juridiques et continuent à travailler avec leurs partenaires russes. Tandis que les entrepreneurs européens ne peuvent que compter les pertes subis, note le journal.
Le fait que les États-Unis sont capables de passer entre les gouttes attise des sentiments anti-américains en Europe en rappelant aux gens que c'était l'Otan, menée par Washington, qui a provoqué la crise ukrainienne (la source initiale des sanctions) en ayant pour but de se rapprocher des frontières russes, affirme l'auteur de l'article.
Aujourd'hui, en faisant face seul à la crise des réfugiés et aux pertes économiques causées par les sanctions, l'Europe peut estimer pleinement l'hypocrisie de la Maison-Blanche. Après une série d'interventions de l'Otan dans les pays du Proche-Orient, l'afflux de réfugiés fuyant la guerre vers l'UE peut déstabiliser considérablement l'Europe, tandis que les autorités américaines prétendent qu'elles n'ont rien à voir avec ce problème.
D'après le quotidien autrichien, l'Europe comprend que c'est la coopération avec Moscou qui va l'aider à faire face à la crise, car la Russie joue un rôle clé dans la résolution du conflit syrien. Cela signifie qu'il faut revenir à la collaboration avec le Kremlin et mettre fin aux sanctions antirusses, a conclu l'auteur de l'article.