Washington ne sait pas quoi faire au Proche-Orient

© Photo US Marine CorpsDes militaires américains
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Si pendant la guerre froide, les USA avaient l'objectif clair au Proche-Orient de contrer l'URSS, après l'effondrement de cette dernière, ils se baladent désorientés dans la région, sans aucune idée de quoi entreprendre.
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A l'époque de la guerre froide, la situation était bien plus simple pour les USA: voilà l'ennemi, l'Union soviétique, il faut le contenir. Ensuite, il fallait livrer du brut sur les marchés internationaux. Par conséquent, les Etats-Unis sont parvenus à déterminer leurs priorités et à suivre une politique cohérente, avec l'appui d'alliés locaux.

Aujourd'hui, pas de puissant ennemi dans la région, et donc pas de stratégie claire, estime le politologue américain Stephen Walt dans un article pour Foreign Policy. La Maison Blanche est contrainte d'avoir affaire avec des forces très diverses, ayant des objectif différents dans leur ligne de mire.

De plus, les rapports de Washington avec ses alliés proche-orientaux se sont drastiquement détériorés. Le cap turc va souvent à l'encontre de la ligne américaine, et les relations avec l'Arabie saoudite se sont compliquées en raison de l'accord nucléaire avec l'Iran et de différends sur la Syrie.

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Quant à la chute des cours du brut et l'offre excessive sur le marché de l'or noir, elles remettent en doute la rationalité de l'ingérence des Etats-Unis au Proche-Orient, depuis 1945. Les USA n'importent plus le pétrole et le gaz de la région en grandes quantités. Et si le pays se montre capable d'être énergiquement indépendant (les USA cherchent d'ailleurs des moyens de réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, à terme), il n'est pas claire de savoir pourquoi le gouvernement américain continue toujours à dépenser des millions pour soutenir les livraisons d'énergie au nom d'autres pays.

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Ensuite, le palmarès américain au Proche-Orient, depuis deux décennies, atteste de leur incapacité à atteindre les buts poursuivis. Les derniers dirigeants américains ressemblaient au roi Midas, mais avec une nuance: tout ce qu'ils ont touché (surtout au Proche-Orient) n'a pas été transformé en or, mais en ruines.

Finalement, les problèmes clé dans la région ne sont pas résolus par la voie militaire, le moyen préféré des Etats-Unis. Ce dont les Etats proche-orientaux ont besoin est la création d'institutions politiques efficaces, et les militaires américains le font avec peu de succès, voir l'exemple de l'Afghanistan.

"Nos outils les plus puissants se révèlent presque inutiles, et notre intérêt stratégique dans la région est de plus en plus diminué. De surcroît, personne parmi nos alliés actuels ne mérite un appui inconditionnel", résume le politologue.

Ainsi, il est peut-être temps de cesser de résoudre les problèmes là où il manque apparemment de sagesse et de volonté aux Etats-Unis? Curieusement, dans la campagne électorale actuelle, le dossier proche-oriental est rarement évoqué, rarement traité au sérieux, mais on entend au contraire de multiples déclarations sur la prétendue puissance américaine. Il est donc probable que le prochain président des USA ne sache pas ce qu'il faut faire dans cette région.

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