Bien que les terroristes de Daech battent en retraite en raison de la campagne aérienne russe entamée fin septembre 2015, l'organisation reste toujours assez forte pour semer le chaos au Proche-Orient et en Afrique du nord. Ainsi, la contribution de la Russie est non seulement désirable, mais indispensable, estime Bloomberg.
Vu l'aggravation des crises en Syrie et en Libye, les Etats occidentaux sont contraints de reconnaître Moscou en tant qu'acteur important au Proche-Orient. La normalisation des relations entre Moscou et l'Occident devient de plus en plus possible, surtout alors que la crise ukrainienne, qui a eu pour conséquence les sanctions imposées à la Russie, n'est plus l'unique sujet de préoccupations pour les hommes politiques occidentaux.
Ces derniers temps, plusieurs hauts responsables, tant américains qu'européens ont affirmé que le relâchement des tensions internationales était à portée de main.
Le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, John Kerry, par exemple, a récemment déclaré, en visite en Suisse, que les USA pourraient revoir les sanctions à l'encontre de Moscou plus tard en 2016, sous réserve que les conditions de l'accord de Minsk soient respectées. Depuis lors, des déclarations similaires s'y ajoutent.
Lundi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a appelé, dans le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, à une coopération plus étroite avec la Russie dans le règlement de la crise migratoire, tout comme celle syrienne. Pour le moment, l'Allemagne compte déjà plus d'un million de demandeurs d'asile sur son territoire et sera peut être obligée d'en accueillir encore plus si le conflit syrien s'aggrave sans discontinuer.
Plus tôt en janvier, le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron avait lui aussi fait savoir que la France souhaitait que les sanctions antirusses soient levées durant l'été.
L'Italie, selon son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, est aussi favorable à la levée des sanctions antirusses. De plus, la coopération anti-terroriste entre l'Occident et la Russie ne peut pas coexister avec les sanctions imposées à cette dernière, rajoute l'homme politique italien Pier Ferdinando Casini.
Néanmoins, pour certains experts, les hommes politiques américains œuvrent ici une fois de plus dans leurs propres intérêts, souhaitant notamment que les mécontents des sanctions à l'encontre de Moscou s'y rallient finalement. Ce qui ne change pas l'essentiel.