Ainsi l'auteur de l'article John Butler estime que le président turc Recep Tayyip Erdogan "souffre d'une forme de mégalomanie" et aspire ouvertement au pouvoir illimité.
"Il est névrotique quand il s'agit de menaces à son gouvernement et il devient de plus en plus paranoïaque — il est hanté par l'idée d'une trahison au sein de son propre parti", écrit l'auteur.
L'expert liste certains cas de pression ouverte d'Ankara contre des citoyens indignés par ses actes, notamment l'affaire de deux journalistes du journal Cumhuriyet qui risquent la prison à perpétuité pour espionnage.
L'analyste rappelle aussi que récemment, une femme a réussi à passer à l'antenne par téléphone pendant une émission populaire en Turquie: elle s'est présentée comme une enseignante et a parlé des horribles violences subies dans les régions à majorité kurde au sud du pays. "S'il vous plaît, ne laissez pas les gens mourir, ne laissez pas les enfants mourir, ne laissez pas les mères souffrir", a-t-elle imploré.
L'auteur de l'article pense que le régime d'Erdogan "cache sciemment la vérité sur sa lutte contre les Kurdes".
Une nouvelle étape du conflit entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été franchie en juillet 2015 après plusieurs années de négociations pacifiques. Selon l'organisation Human Rights Foundation, depuis cette date 1,37 million de personnes doivent vivre en état de couvre-feu permanent et au cours des cinq derniers mois de confrontation contre les Kurdes, 162 civils ont été tués.
Butler souligne que les autorités du pays considèrent les Kurdes comme des terroristes alors même qu'elles sont tolérantes envers les "vrais terroristes" de Daech.
"Le gouvernement arrête tout homme politique kurde ou compatissant avec les Kurdes pour "apologie du terrorisme", mais reste étonnamment tolérant envers les vrais islamistes radicaux", continue l'auteur.
Spectator rappelle également la récente déclaration scandaleuse d'Erdogan, qui avait qualifié l'Allemagne hitlérienne de "modèle de régime présidentiel efficace". "Peut-être que sa récente mention à Hitler n'était qu'un lapsus révélateur pour Erdogan", conclut John Butler.
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