Sur ordre du procureur, 21 universitaires ont été interpellés à l'aube à leur domicile et placés en garde à vue à Kocaeli (nord-ouest) dans le cadre d'une enquête ouverte pour "propagande terroriste" et "insulte aux institutions et à la République turque", a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie, rapporte l`AFP.
Près de 1.200 personnes ont signé lundi une "initiative des universitaires pour la paix" réclamant la fin de l'intervention des forces de sécurité turques contre les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Cette pétition, également signée par des intellectuels étrangers comme le linguiste américain Noam Chomsky, a suscité l'ire du gouvernement turc.
M. Erdogan a dénoncé jeudi une "cinquième colonne". "Cette horde d'universitaires s'est clairement rangée dans le camp de l'organisation terroriste (le PKK, ndlr) et a craché sa haine sur le peuple turc", s'est-il emporté lors d'un discours à Ankara.
L'armée et la police turques ont investi il y a un mois les villes sous couvre-feu de Cizre et de Silopi (sud-est) pour en déloger des partisans du PKK. Les combats y ont provoqué la mort de nombreux civils et l'exode d'une partie de la population.
M. Erdogan a promis "d'éradiquer" le PKK, qui mène la rébellion depuis 1984.
Les détracteurs de l'homme fort du pays, au pouvoir depuis 2003, l'accusent régulièrement de dérive autoritaire.