"Demain, nous ne serons pas à Genève. Nous pourrions nous y rendre (ultérieurement), mais nous n'entrerons pas dans la salle des négociations si nos demandes humanitaires ne sont pas satisfaites", a déclaré Riad Hijab, le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), sur la chaîne de télévision Al-Arabiya.
"L'opposition est disposée à se rendre à Genève si des mesures sont prises" pour un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès aux localités assiégées, a précisé M. Hijab, rappelant que ces mesures sont prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'Onu.
Peu auparavant, l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lancé dans message vidéo un vibrant appel au peuple syrien. "Maintenant, on a besoin de vous entendre interpeller les délégations à la conférence et leur dire qu'ils ne peuvent pas manquer cette occasion", a déclaré l'émissaire.
"Vous avez vu suffisamment de conférences. Celle-ci ne peut pas échouer", a lancé M. de Mistura, en référence à de précédentes réunions organisées depuis le début du conflit en mars 2011 et qui ont toutes échoué.
Après l'annonce du refus des groupes réunis à Ryad, les Etats-Unis, tout en qualifiant de "légitimes" leurs demandes dans le domaine humanitaire, les ont exhortés à se rendre quand même à la table des négociations.
"Il s'agit d'une opportunité vraiment historique pour eux d'aller à Genève pour proposer des moyens sérieux, pratiques d'instaurer un cessez-le-feu et d'autres mesures pour créer de la confiance", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner. "Et nous continuons de penser qu'ils devraient la saisir sans conditions préalables", a-t-il dit.
La communauté internationale compte sur les pourparlers de Genève pour trouver une solution politique à un conflit qui a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts et déplacé des millions de personnes, indique l'AFP.
Elle y voit aussi un moyen de concentrer les forces sur la lutte contre l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Selon une source proche du gouvernement syrien, la délégation de Damas arrivera, elle, vendredi à Genève et rencontrera M. de Mistura.