Les succès militaires remportés par la Russie en Syrie ont sensiblement affaibli les positions des Etats-Unis aux négociations de paix qui démarreront vendredi à Genève et ont affecté la crédibilité de l'administration US aux yeux de l'opposition syrienne, écrit la journaliste Nahal Toosi, de Politico.
"La présence militaire de la Russie et de l'Iran est importante en Syrie, ce qui a aidé le président syrien Bachar el-Assad à remporter des succès ces dernières semaines. Le rôle des Etats-Unis est désormais plus limité", constate Mme Toosi.
Et de relever qu'une telle situation n'arrangeait pas du tout l'opposition syrienne, déçue par l'attitude de Washington qui accepte les propositions de Moscou.
"John Kerry n'a fait aucune promesse, n'a avancé aucune initiative. Il envoie depuis longtemps les mêmes signaux que la Russie, qui appelle à créer un +gouvernement national+ et entend permettre à Bachar el-Assad de rester au pouvoir et de briguer un nouveau mandat", s'est indigné le président de la Coalition nationale syrienne, Khaled Khoja, cité par Politico.
Selon le journal, la position américaine sur le règlement politique du conflit en Syrie affecte le prestige de Barack Obama aux yeux de l'opposition syrienne.
"L'échec des négociations de paix à Genève compromettrait encore plus l'héritage politique du président américain déjà entaché par le bain de sang à l’œuvre en Syrie", lit-on dans l'article.
Par ailleurs, certains opposants syriens doutent que les Etats-Unis assurent une médiation loyale. Ainsi, Andrew Bowen, du Centre américain des intérêts nationaux, fait remarquer que l'opposition ne croit plus que les Etats-Unis soient capables de mener à bien le règlement politique en Syrie.
Les négociations de paix entre le gouvernement et les opposants syriens débuteront à Genève vendredi 29 janvier sous l'égide des Nations unies. Selon les experts, ce round devrait prendre six mois.