Si le Parti de l'union démocratique kurde (PYD) n'est pas invité aux négociations de Genève qui doivent débuter le 29 janvier, les décisions adoptées dans le cadre de ces rencontres n'auront aucun effet juridique et ne seront donc pas appliquées sur les territoires contrôlés par les Kurdes syriens, a indiqué mardi le porte-parole du PYD en Europe, Zuhat Kobani, dans une interview à l'agence Sputnik.
"Les négociations de Genève doivent réunir toutes les forces capables de jouer un rôle substantiel dans le règlement de la crise en Syrie. La conférence Genève-2 n'a abouti à rien. Pour éviter le même sort à Genève-3, nous devons nécessairement participer à ces négociations", a déclaré Zuhat Kobani.
Selon lui, il serait impossible d'appliquer les décisions de Genève-3 à Rojava (Kurdistan occidental), qui englobe 16% du territoire syrien.
"Il n'est pas exclu que des pressions extérieures puissent être exercées sur notre peuple. Cependant, toute intervention sur notre territoire équivaudrait à une déclaration de guerre, ce qui mettrait immédiatement un terme au processus de règlement de la crise syrienne. Nous sommes prêts à nous défendre contre toute force qui manifeste des velléités agressives à notre égard", a déclaré le responsable du PYD.
Tout en insistant sur la nécessité de la participation kurde à la conférence Genève-3, il a dans le même temps admis que le Kurdistan syrien pourrait être représenté par une autre délégation que le Parti de l'union démocratique.
La Turquie s'oppose fermement à la participation de formations politiques kurdes à la conférence sur la crise syrienne. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a déclaré lundi que les "groupes terroristes ne devaient pas prendre part aux négociations de paix".
A la question de savoir si les Etats-Unis soutenaient la position d'Ankara, le porte-parole du PYD en Europe a répondu: "Washington cherche à nous affaiblir, lui aussi. C'est la raison pour laquelle il reste dans l'expectative".
"La Turquie est libre de traiter les questions qui concernent sa propre sécurité, mais son ingérence directe dans le processus de règlement en Syrie est inacceptable. Je trouve qu'un tel comportement d'Ankara dépasse les limites du tolérable. La Syrie n'est pas une province turque, c'est un pays indépendant et souverain", a conclu le responsable kurde.