Lors de la présentation de son livre intitulé «Passion for Leadership», l'ex-secrétaire à la Défense des Etats-Unis Robert Gates a déclaré que la Russie jouerait le rôle principal dans le règlement du conflit syrien.
Un participant à la présentation a demandé M. Gates de donner des conseils concernant les relations avec la Russie au futur président américain, dont l'élection est prévue en janvier 2017.
L'ancien chef du Pentagone a déclaré qu'à son avis, les Etats-Unis ont «largement sous-estimé l'importance psychologique de l'effondrement de l'Union soviétique pour les Russes». «Le président russe Vladimir Poutine veut restaurer la Russie comme une grande puissance», a indiqué M.Gates, en ajoutant que d'après lui, cette politique reflète l'avis de la population du pays.
Ayant souligné le rôle important de la Russie sur la scène politique mondiale, Robert Gates a toutefois appelé le futur président américain à prendre au sérieux ce positionnement.
«La Russie doit participer aux négociations sur de nombreux problèmes internationaux. Dans le cas de la Syrie, Moscou est susceptible de jouer le rôle du président», a dit Robert Gates.
Il a également noté qu'à son avis, les objectifs de la politique russe envers l'Ukraine étaient «d'empêcher son adhésion à l'Otan et à l'Union européenne» et l'ex chef du Pentagone a jugé que «l'objectif est atteint avec succès».
De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé mardi lors d'une visite au Laos sa certitude que la Russie soutenait le lancement de négociations entre le gouvernement et l'opposition en Syrie.
Les négociations étaient prévues pour le 25 janvier, mais cette date a été reportée à cause de désaccords entre les parties sur la composition de la délégation syrienne.
Dans le même temps, M. Kerry a critiqué Damas et ses opposants pour leurs déclarations rigides lors des premières négociations entre les deux parties sous l'égide de l'Onu.
«La Russie et l'Iran participent aux négociations, et conformément au Processus de Genève ils soutiennent le cessez-le-feu, les élections, l'élaboration d'une nouvelle constitution et la mise en place d'un nouveau gouvernement syrien (…)», a déclaré John Kerry qui a tenu un entretien téléphonique ce mardi avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Ces Etats soutiennent les négociations de Genève», a-t-il indiqué.