Il inclura également des ministres niant l'antifascisme et prônant l'établissement d'une liste des "traîtres à la nation". En Croatie et en Europe, on craint que l'UE souffre d'une nouvelle épine dans le pied après le virage à droite de la Hongrie et de la Pologne.
A la surprise générale, l'Union démocratique croate a proposé le Canadien d'origine croate Tihomir Oreskovic, directeur financier Europe du géant pharmaceutique Teva. Né à Zagreb il y a cinquante ans, il a passé pratiquement toute sa vie au Canada, il parle croate avec un fort accent anglais et ses manières rappellent un autre premier ministre des Balkans "invité" (également du milieu pharmaceutique): l'Américain Milan Panic d'origine serbe qui fut à la tête du gouvernement de la "nouvelle" Yougoslavie au début des années 1990.
La composition du nouveau gouvernement croate a déjà soulevé des questions en Croatie et en Europe. Mais les experts des Balkans appellent à ne pas tirer de conclusions hâtives. "Les craintes selon lesquelles la Croatie pourrait devenir une nouvelle épine dans le pied de l'Europe sont prématurées. La Hongrie et la Pologne, compte tenu de leur potentiel économique et leur situation stratégique, sont des acteurs importants de l'UE, ce qui n'est pas le cas de la Croatie. De plus le choix d'Oreskovic montre qu'il est soutenu par les milieux financiers occidentaux", affirme le politologue croate Sinisa Malus.