Dans un article publié dans The National Interest, M.Bandow décrit les intentions actuelles des autorités polonaises. La Pologne a le statut de pays accueillant le sommet de l'Otan de cette année, et dans ce contexte elle a clairement montré le but essentiel qu'elle s'était fixé pour les prochains mois: faire pression sur les membres de l'alliance afin d'obtenir de l'aide militaire.
Selon l'annonce du gouvernement polonais, les dirigeants des pays de l'Otan se rendront à Varsovie, en juillet prochain, pour examiner la façon dont ils pourront lutter contre les menaces. Pour les autorités polonaises, c'est la Russie qui représente la menace principale.
Derrière ces déclarations, la Pologne demande le déploiement des forces de l'Otan et essaye d'obtenir le soutien du Royaume-Uni, en proposant, de son côté, son aide dans la crise migratoire, explique l'expert.
Par contre, la plupart des pays européens membres de l'Otan ont plutôt tendance à couper leurs budgets militaires. Il est donc peu probable que des pays comme le Danemark, l'Italie ou l'Espagne participent au déploiement constant des forces de l'alliance sur le territoire polonais. Ni l'Allemagne, ni la Grèce, ni la Croatie d'ailleurs ne soutiennent cette idée.
Le Royaume-Uni et la France semblent représenter un cas à part, mais ce n'est qu'à reculons qu'ils ont consenti à mettre fin à la réduction de leurs budgets militaires. Il ne reste que les Etats-Unis, et c'est sur eux que la Pologne va miser, en évoquant l'argument de la défense de l'Europe qui, elle-même, ne la juge pas extrêmement nécessaire, souligne M.Bandow.
A noter qu'à l'exception de l'Estonie, de la Grèce et de la Pologne, les membres européens de l'Otan ne consacrent pas même deux pour cents de leur PIB pour les dépenses militaires, comme ils le devraient faire conformément aux accords de l'alliance.
"Même deux pour cents ne représentent pas grande chose, si vous êtes persuadé que votre pays est menacé par une force autoritaire et agressive. (…) Ne voulant pas investir elle-même, elle (la Pologne, ndlr) demande que d'autres membres de l'Otan fassent preuve d'engagement en matière de défense", déclare l'expert qui conclut que la Pologne n'a pas de véritables raisons pour s'inquiéter.