La rencontre de M.Biden avec les journalistes avait pour but d'évoquer la situation difficile concernant la liberté de la presse en Turquie, ainsi que des évènements récents liés à la pression exercée sur les académiciens et à la situation dans le sud-est du pays. La journaliste Asli Aydintasbas qui a assisté à cette rencontre partage ses impressions avec Sputnik.
Pour elle, le fait même qu'une telle rencontre ait eu lieu, ainsi que les noms de ceux qui y ont été invités sont beaucoup plus importants que les sujets discutés.
"Cette rencontre avait une grande importance, surtout si on tient compte que M.Biden n'avait que quelques rencontres à Istanbul, et l'une d'elles a été entièrement consacrée au problème de la liberté d'expression et de la presse", souligne la journaliste turque.
"Nous sommes obligés de ne pas rendre publiques les particularités des sujets discutés lors de la rencontre. C'est pourquoi, je décrirai mes impressions de cette manière: ces derniers temps, les questions relatives à la liberté d'expression, à la violation des droits des citoyens et aux pressions exercées sur les médias ont émergé au premier plan dans les relations turco-américaines. La position des autorités turques concernant les libertés démocratiques affaiblit la Turquie et provoque une crainte sérieuse de la part de l'Amérique", poursuit Mme Aydintasbas.
Selon l'interlocutrice de Sputnik, les positions de la Turquie en tant qu'allié sûr des Etats-unis sont actuellement en question. Cela devient un des problèmes primordiaux pour le pays.
La situation dans le sud-est de la Turquie a également fait l'objet de discussions lors de la rencontre. Mme Aydintasbas explique que les Etats-Unis sont inquiets de l'attitude turque sur la question kurde, et voient très bien toutes les difficultés crées par cette problématique. La journaliste souligne que Washington considère le Parti de l'union démocratique kurde (YPD) comme un allié dans le conflit en Syrie, et n'a pas l'intention de changer cette position.
"Ces derniers temps, la rhétorique de l'Amérique envers la Turquie commence à ressembler à la formule des années 1990: +la Turquie doit être menée vers la démocratie+, +les activités des instituts démocratiques en Turquie sont freinées+, mais dans le même temps, +nous avons besoin de la Turquie en tant qu'allié, c'est pourquoi nous ne pouvons pas admettre qu'elle se cause un préjudice irréparable à elle-même+", conclut Mme Aydintasbas.