Juan Prieto, chef de mission au Yémen, est sur place et nous raconte:
L'ambulancier était-il délibérément visé? Les tweets de MSF font s'interroger: « Les avions sont revenus bombarder les zones déjà frappées et ont ciblé les secours dont l'ambulance d'un hôpital MSF #Saada #Yemen ». A ce stade, difficile d'identifier les responsables et leurs intentions. Teresa Sancristoval, responsable du programme au Yémen cherche encore à y voir clair:
Pour l'instant, on essaie de clarifier un peu plus toutes les informations que l'on a. Et nous sommes en train de réfléchir à quelle est la prochaine décision à prendre: va-t-on oui ou non présenter une demande d'investigation.
Tous les acteurs armés ne font pas assez attention aux cibles et aux endroits où la population se fait soigner, où ils sont protégés. Je ne parle pas en tant que directeur d'hôpital. Je parle d'une situation où ces structures ne sont pas protégées et il n'y a d'invitation claire à les protéger. Je pense que comme il y a des erreurs, on se dit c'est de la négligence, car sinon c'est ciblé. Pour moi c'est clair: ces structures doivent être protégées. Elles ne peuvent pas être touchées, par erreurs, par les bombardements.
Il peut y avoir des erreurs de ciblage, on peut remettre en question ces erreurs. Mais il y a aussi je pense, comme au Yémen, des attaques qui sont lancées, qui sont des attaques « indiscriminées ». Il faut distinguer les civils et les combattants. On ne peut pas cibler des civils. Mais certains belligérants lancent des attaques sans vraiment savoir si leurs attaques de missiles, d'artillerie, vont causer des victimes civiles ou des combattants. Donc, ils acceptent que leurs tirs tuent des civils, donc ce sont des attaques indiscriminées. Et bien sûr, c'est totalement interdit par le droit humanitaire. Les attaques indiscriminées sont des crimes de guerre ».
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