Les autorités migratoires allemandes refusent l'asile aux réfugiés ukrainiens qui essaient de s'installer en Allemagne et préparent une déportation massive de ressortissants ukrainiens, rapporte le Frankfurter Rundschau.
Selon le journal, seule une demande d'asile sur vingt est satisfaite. Depuis le début du conflit dans le Donbass, plus de 7.000 Ukrainiens ont déposé une demande d'asile en Allemagne, mais seulement 5,3% de ces requêtes ont été satisfaites. A signaler qu'en vertu de la législation migratoire allemande, chaque refus est accompagné d'une consigne formelle de quitter le pays.
La plupart des réfugiés ukrainiens ont fui les hostilités dans l'est du pays. Il y a aussi ceux qui n'acceptent pas la politique de Kiev à l'égard du Donbass, ceux qui sont contre la guerre. Par ailleurs, les Ukrainiens quittent leur pays à cause de l’atmosphère d'animosité réciproque qui y règne.
Le Frankfurter Rundschau rappelle que le groupe de la majorité parlementaire au Bundestag a exigé la semaine dernière que l'Ukraine soit reconnu comme étant un "pays sûr", et l'octroi d'asile aux ressortissants des pays de cette catégorie n'est possible que sur le fait de persécution politique et de menace de représailles.
Dans le même temps, la politique migratoire de la chancelière allemande Angela Merkel est de plus en plus critiquée dans le pays.
Ainsi, le ministre allemand des Transports Alexander Dobrindt a déclaré mardi dans une interview accordée au quotidien Münchner Merkur que la chancelière fédérale devait se préparer à fermer les frontières du pays.
"L'Allemagne ne peut plus accueillir de réfugiés, nous avons atteint la limite. Les migrants n'ont pas le temps de s'intégrer, il ne faut pas oublier non plus les restrictions sur les marchés du travail et du logement, ainsi que les contraintes qui pèsent sur le secteur social (…) Si nous n'arrivons pas à fermer la frontière, l'Europe sera à genoux. Angela Merkel doit donner un signal clair: +Il ne faut pas croire que tous ceux qui le souhaitent peuvent simplement venir en Allemagne à la recherche d'une vie meilleure+", a martelé le ministre.