Jacques Clostermann: dans le Donbass, c'est de la survie

© Sputnik . Sergei Averine / Accéder à la base multimédiaDélégation française dans le Donbass
Délégation française dans le Donbass - Sputnik Afrique
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Jacques Clostermann, président du mouvement Mon Pays la France et fils du grand résistant Pierre Clostermann, effectue un déplacement de trois jours dans le Donbass au sein d'une délégation de défenseurs français des droits de l'Homme. Il a accordé une interview à l'agence Sputnik.

"Notre première mission aujourd'hui consiste à écouter, à regarder et à rapporter auprès de nos amis français ce qui se passe dans le Donbass", a déclaré Jacques Clostermann, soulignant que "personne en France ne parle du Donbass".

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"Nous avons été frappés par deux choses. La première c'est l'intensité des destructions d'œuvres publiques, des ponts, des routes qui étaient évidemment des ouvrages à caractère stratégique. Mais nous avons également été frappés de voir combien d'ouvrages qui n'avaient aucun intérêt militaire ont été détruits avec acharnement. Je parle d'un couvent, d'une église, d'un cimetière, je parle d'habitations de pauvres gens, d'immeubles dont l'un a été bombardé 42 fois", a indiqué M. Clostermann, ancien pilote de chasse, comme son père.

Selon lui, la seule chose que souhaitent les habitants du Donbass, c'est qu'on les laisse tranquilles. "Les gens disent: laissez-nous tranquilles, nous étions bien ici, nous avons envie de continuer à parler russe (…) parce que nous nous sentons Russes depuis des générations", a affirmé le président de Mon Pays la France.

D'après lui, le cessez-le-feu n'est toujours pas respecté dans la région. "Ce matin, nous étions près de la ligne de front. Nous avons entendu des tirs. Mais il s'avère que les tirs se produisent le plus souvent la nuit. Or, nous avons appris que les missions de l'OSCE s'effectuaient le jour. Donc, les gens qui sont là pour inspecter, pour regarder ce qui se passe ici sur le plan militaire, ils ne sont pas là lorsque les tirs ont lieu", a constaté l'interlocuteur de l'agence.

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Il s'est dit terrifié par certains faits rapportés. "J’ai du mal à le dire, mais un char d'assaut qui arrive dans la ville et qui se met à tirer partout, des hommes de troupes qui souvent sont sous l'effet de l'alcool…", a indiqué Jacques Clostermann. Selon lui, les récits des habitants du Donbass font penser que l'armée ukrainienne "n'est pas vraiment sous le contrôle effectif d'un encadrement militaire".

Après avoir constaté que les dirigeants du Donbass respectaient absolument les accords de Minsk-2, l'ancien pilote de chasse français a indiqué que les gens, dont les militaires, qu'il avait rencontrés lors de ce voyage avaient la "ferme intention d'appliquer ces accords".

Evoquant la vie dans le Donbass ravagé par la guerre, Jacques Clostermann a dit que des "gens vivaient des choses très graves dans des conditions très difficiles".

"Les gens habitent dans des caves, avec des enfants. Nous avons vu des villes où il n'y a plus de chauffage. Ils vivent dans des conditions extrêmement précaires, mais ils ont beaucoup de courage", a indiqué l'interlocuteur de Sputnik.

"Ils nous ont dit que, heureusement, grâce à l'aide humanitaire apportée par la Russie, ils pouvaient continuer à vivre. Ce que nous avons vu, ce n'est pas de la vie, c'est de la survie", a déclaré le président de Mon Pays la France.

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Interrogé sur la couverture de la guerre dans les médias français, Jacques Clostermann a fait remarquer qu'en France, "très peu de gens ont entendu parler réellement de ce qui se passait dans le Donbass". Il a dans le même temps souligné qu'il saisirait désormais toutes les occasions qui lui seraient offertes pour parler de ce qu'il a vue dans cette région.

"Je suis très étonné de voir Bernard-Henri Lévy ou Bernard Kouchner à Maïdan, aux côtés des bataillons Azov ou des gens qui se réclament ouvertement du nazisme. Et je ne les vois pas ici, dans le Donbass, où la situation est très grave (…) En revanche, quand je vois que ces groupes néo-nazis sont reçus à Nantes et qu'ils font des conférences de presse, je suis étonné", a indiqué l'interlocuteur de Sputnik.

Il a en outre déclaré avoir entendu dire que des militaires turcs et des djihadistes de Daech viendraient se battre contre les militaires de la Républiques populaire de Donetsk. 

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